Algérie : limogeage inexpliqué à la tête de Sonatrach

Nommé il y a sept mois pour diriger le géant algérien des hydrocarbures, Rachid Hachichi a été remplacé par Kamel-Eddine Chikhi, jusqu’alors directeur des partenariats de la société publique. La décision coïncide avec le vote d’un texte de loi polémique sur les hydrocarbures.

Le siège du géant algérien des hydrocarbures Sonatrach, à Alger. © Lindsay Mackenzie/Redux-REA

Le siège du géant algérien des hydrocarbures Sonatrach, à Alger. © Lindsay Mackenzie/Redux-REA

Publié le 18 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

« Le chef de l’État [par intérim, ndlr] Abdelkader Bensalah a nommé Kamel-Eddine Chikhi au poste de président-directeur général du groupe Sonatrach, en remplacement de Rachid Hachichi ». Cette annonce publiée jeudi 14 novembre sur le site de l’Agence de presse officielle algérienne n’est accompagnée d’aucune justification.

Rachid Hachichi avait lui-même été choisi en avril dernier pour remplacer Abdelmoumen Ould Kaddour, qui était depuis 2017 à la tête de Sonatrach, groupe entièrement détenu par l’État algérien, qui tire 60 % de son budget et 95 % de ses recettes à l’exportation des hydrocarbures. Proche de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, Abdelmoumen Ould Kaddour avait été débarqué quelques jours après la démission du chef de l’État le 2 avril dernier, confronté à un mouvement de contestation sans précédent après 20 ans de pouvoir.

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Géologue de formation, Kamel-Eddine Chikhi occupait depuis 2018 le poste de directeur des partenariats de Sonatrach.

Ère d’ouverture internationale pour Sonatrach

Sa nomination est intervenue le jour où les députés algériens ont adopté un projet de loi controversé, visant à assouplir et simplifier le régime juridique et fiscal du secteur des hydrocarbures, pour attirer les investisseurs étrangers qui s’en sont détournés. Le texte a suscité une virulente opposition en Algérie, étant accusé de « brader » la richesse nationale aux multinationales, dans un contexte de contestation populaire massive du régime depuis neuf mois.

Le nouveau PDG de Sonatrach a pour sa part déclaré que la nouvelle loi venait « à point nommé insuffler une nouvelle dynamique en matière de recherche et d’exploration et libérer l’initiative en matière de partenariat, et ce afin d’attirer les capitaux nécessaires au développement de notre industrie pétrolière ».

Troisième producteur d’Afrique de pétrole et parmi les dix premiers producteurs mondiaux de gaz, l’Algérie est confrontée à de dangereux mouvements croisés de baisse continue de la production des gisements existants et de hausse de sa consommation nationale.

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Explorer plus, transformer davantage

Pour cela, Rachid Hachichi a souligné dimanche lors de sa prise officielle de fonction, que « les efforts doivent être focalisés sur la recherche et l’exploration ainsi que sur la réévaluation des réserves avérées de la compagnie », et insisté sur l’accélération de la transformation des ressources énergétiques localement, pour satisfaire la demande nationale et réduire l’importation.

Sonatrach, géant qui regroupe les activités d’exploration, de production, de raffinage et de transport du pétrole et du gaz, a été secoué ces dernières années par une série de scandales financiers et de corruption qui ont fait l’objet d’enquêtes en Algérie et à l’étranger.

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