« Sommet stratégique »
Signature de plusieurs contrats, notamment dans les secteurs de l’armement et de l’énergie, entre Tripoli et Moscou.
La visite du président russe Vladimir Poutine en Libye les 16 et 17 avril n’a guère différé de celles des chefs d’État occidentaux qui l’y ont précédé depuis plus de quatre ans. Chacun d’entre eux était venu courtiser Mouammar Kadhafi et l’aider à dépenser ses revenus pétroliers. Comme à chacune de ces visites, les toiles de la tente du « Guide » au quartier général de Bab el-Azizia, à Tripoli, ont à nouveau vibré à l’énumération des contrats. L’addition est d’environ 10 milliards de dollars, selon les estimations russes. Plus ou moins ce que Blair, Berlusconi, Chirac puis Sarkozy avaient décroché. Les contrats d’armes représentent à eux seuls entre 2 et 4 milliards de dollars. Ils portent sur la livraison d’avions de combat et d’hélicoptères, d’un système de missiles de défense antiaériens et de sous-marins. L’ex-URSS était le principal fournisseur de l’armée libyenne pour une moyenne de 1 milliard de dollars par an entre 1970 et 1992. Un contrat d’une valeur de plus de 3 milliards de dollars a été signé avec Russia Railways pour la construction d’une voie de chemin de fer entre les villes côtières de Syrte et Benghazi. Poutine, qui a réussi à obtenir de la Libye qu’elle apure une dette de 4,6 milliards de dollars avec Moscou, est particulièrement satisfait des contrats et projets dans le secteur de l’énergie. Gazprom, présent dans l’exploration en Libye depuis deux ans, a conclu avec la National Oil Company (NOC) libyenne un accord pour la création d’une coentreprise qui opérera tout au long de la chaîne des hydrocarbures : prospection, production, transport et commercialisation. Sans oublier le projet de construction d’un gazoduc pour le transport marin du gaz libyen vers l’Italie et le réseau gazier européen, en partenariat avec la compagnie italienne ENI. Kadhafi, mal à l’aise dans son tête-à-tête avec les pays occidentaux depuis qu’ils ont normalisé leurs relations avec lui moyennant le démantèlement de son programme d’armes de destruction massive, s’est félicité de voir la Russie retrouver son rôle sur l’échiquier international. « Cette visite, a-t-il dit devant Poutine, est historique et stratégique. Nous voulons franchir une nouvelle étape dans les relations bilatérales, forcément différentes désormais de celles qui existaient entre la Libye et l’ex-URSS, dans un monde qui est également différent. » Pour le « Guide » libyen, « le monde commence à mieux respirer avec la reconstruction de la force de dissuasion russe ».
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