Simon Mbatshi Batshia

Gouverneur du Bas-Congo

Publié le 21 avril 2008 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : L’interdiction du mouvement BDK va-t-elle suffire à ramener le calme à Matadi ?
Simon Mbatshi Batshia : La répression n’est jamais une solution en soi. Mais il faut faire la part des choses. Jusqu’à maintenant, le phénomène Bundu dia Kongo n’a été connu et médiatisé que lorsqu’il y a eu des morts, lors d’affrontements avec la police. Aussi les adeptes du BDK sont-ils perçus comme des victimes. Alors que ce sont des gens qui sont manifestement hors-la-loi.

En quoi les adeptes du BDK sont-ils des hors-la-loi ?
Le BDK a certes des revendications valables, comme celles relatives aux tracasseries policières. On peut dialoguer avec eux et voir comment améliorer les choses. Mais leurs adeptes sont allés trop loin. Ils remplacent les chefs de secteur que l’État a nommés par leurs propres hommes. Ils occupent les frontières et assurent eux-mêmes les formalités douanières, obligeant des gens à quitter le pays. Ils occupent les paroisses, dont ils chassent les prêtres. Ils font la loi, jugent, incinèrent et enterrent. Cela n’a rien à voir avec des revendications. Ce qu’ils font dépasse ce qui est permis. La loi est transgressée, il faut donc agir. Quand quelqu’un se substitue à l’État, il n’y a pas d’autre solution que de réprimer.

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Le BDK est très populaire dans la région. Ne craignez-vous pas que la population réprouve la répression ?
L’adhésion de la population au BDK est contrainte. Les gens se sont rangés à ses côtés par peur, car le mouvement utilise la force et arrête les populations. Il a même été jusqu’à empêcher les enfants d’aller à l’école pour les enrôler. Mais depuis que la police a mené une action d’envergure et qu’on a maîtrisé le mouvement, c’est la population elle-même qui commence à livrer les prédicateurs du BDK à la police et à brûler les maisons. Autre preuve, lors du dimanche des Rameaux, toutes les églises étaient pleines. Auparavant, le BDK empêchait la population d’aller prier. Aujourd’hui, les gens se sentent plus libres.

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