Mali : 24 soldats maliens et 17 « terroristes » tués dans des combats près de Ménaka

Une nouvelle attaque attribuée aux jihadistes a coûté la vie à 24 soldats maliens au sud de Ménaka, à la frontière avec le Niger. Celle-ci intervient alors que l’armée malienne a essuyé une centaine de morts depuis le début du mois de novembre.

Des soldats maliens près de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre 2015 (photo d’illustration). © Jerome Delay/AP/SIPA

Des soldats maliens près de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre 2015 (photo d’illustration). © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 19 novembre 2019 Lecture : 3 minutes.

Les « terroristes » ont eux-mêmes perdu 17 hommes, tués dans les combats de lundi, et une centaine de « suspects » ont été capturés, a dit l’armée malienne sur les réseaux sociaux. Les forces maliennes et nigériennes menaient une opération conjointe contre les jihadistes quand une patrouille a été attaquée à Tabankort, a indiqué l’armée malienne. De leur côté, on « déplore 24 morts, 29 blessés et des dégâts matériels ».

Auparavant, l’armée française avait annoncé la mort ou la capture d’une trentaine de jihadistes en novembre, lors d’une vaste opération conjointe avec les forces burkinabè, maliennes et nigériennes aux confins du Burkina Faso et du Mali et lors d’une autre opération des seuls commandos français dans l’est du Mali samedi. Un soldat français y a été gravement blessé lors de cette opération.

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Vers un commandement unique des forces armées ?

L’attaque de lundi constitue un coup dur de plus pour l’armée malienne après la mort d’une centaine de soldats dans deux attaques jihadistes en un mois cet automne dans les mêmes confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. C’est aussi une illustration supplémentaire de la dégradation continue de la sécurité qui alarme la communauté internationale dans cette région et plus largement au Sahel.

Depuis leur apparition dans le nord du Mali en 2012, les violences jihadistes se sont propagées vers le centre du pays et au Burkina et au Niger voisins, malgré la présence des forces françaises (Barkhane), régionales (force conjointe du G5 Sahel comprenant le Mali, le Burkina, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) ou de l’ONU (Minusma).  Lundi, le Premier ministre français Edouard Philippe a appelé depuis le Sénégal, frontalier du Mali, à ne laisser « aucune chance, aucune prise » aux jihadistes du Sahel.

Les présidents mauritanien et sénégalais Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et Macky Sall ont réclamé de concert, lors du même forum international consacré à la sécurité près de Dakar, un mandat renforcé pour les forces combattant au Sahel.

Entre les forces maliennes et étrangères, « pas moins de 30 000 hommes (se trouvent) sur un terrain qui est pris en otage par une bande d’individus. Il y a un problème. Pourquoi nous ne sommes pas capables de régler ce problème ? » a demandé le président sénégalais, dont le pays participe à la Minusma. Il a envisagé le placement des forces étrangères sous un commandement unique.

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Zone instable

Les prisonniers qui ont été capturé lors de l’attaque de lundi sont aux mains des forces nigériennes, affirme l’armée. Dans un précédent communiqué, l’armée malienne a indiqué avoir reçu le soutien de la force française antijihadiste Barkhane dans la contre-offensive contre les jihadistes.

Par ailleurs, la version des faits livrée par l’armée malienne peut difficilement être recoupée. Les zones en question sont quasiment inaccessibles sans s’exposer gravement. Tabankort est une zone connue pour le trafic de drogue. La violence au Mali est aussi multiforme, alimentée par de nombreux trafics.

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Auparavant, l’état-major français avait indiqué que 24 jihadistes avaient été tués ou capturés lors de l’opération appelée Bourgou 4 et impliquant des armées de la région et la force Barkhane pendant deux semaines en novembre aux confins du Burkina et du Mali.

Par ailleurs samedi matin, les commandos de Barkhane soutenus par des hélicoptères Tigre ont « mis hors de combat cinq terroristes » lors de l’attaque d’un campement dans la région d’Indelimane, « dans la zone d’évolution de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) », a annoncé l’état-major dans un autre communiqué. « Un des commandos a été grièvement blessé » et évacué, puis rapatrié, dit le communiqué sans plus de précision sur ses blessures.

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