Naissance d’une industrie algérienne

Deuxième marché du continent après l’Afrique du Sud, le pays veut limiter ses importations et développer son savoir-faire industriel.

Publié le 21 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

Un total d’une soixantaine de concessionnaires qui ont importé 217 742 véhicules en 2007. Et toujours aucun site d’assemblage d’un constructeur sur le sol algérien pour satisfaire un marché en plein essor. Sur les douze derniers mois, les immatriculations de véhicules neufs ont en effet explosé de 40 % dans le pays. Un record. Et ce n’est pas fini. En 2006, les concessionnaires avaient importé des véhicules pour une valeur de 2 milliards de dollars. Et ils en étaient déjà à 1,6 milliard à la fin du premier semestre 2007, les derniers chiffres disponibles. De 3 millions de véhicules aujourd’hui, le parc algérien, le second du continent après l’Afrique du Sud, devrait atteindre les 10 millions d’automobiles en 2030.
Les autorités ne veulent plus laisser ce marché aux importateurs. « Nous ouvrons une page nouvelle pour relancer la production nationale », lançait, le 2 avril, Abdelhamid Temmar, le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, lors du Salon EquipAuto d’Alger. Il a rencontré le même jour les représentants de l’Union professionnelle de l’industrie automobile et de la mécanique (UPIAM), qui doivent lui soumettre un plan d’action d’ici à la fin du mois d’avril ou au plus tard début mai. Une démarche qui s’inscrit dans les conclusions des Assises nationales de l’industrie de février 2007. Elles ont hissé l’automobile en priorité nationale. L’idée ? Développer le réseau de sous-traitance actuel (fonderie, estampage, câbleriesÂ) pour inciter un constructeur à installer un site d’assemblage de 200 000 véhicules par an en Algérie. Si les autorités ont avancé l’idée de construire un circuit de Formule 1 pour promouvoir l’industrie algérienne de l’automobile, la proposition d’imposer une taxation (droits de douane + TVA) supérieure de 35 % pour les véhicules importés par rapport à ceux qui seraient assemblés sur place paraît plus incitative. Le premier constructeur iranien, Khodro Industrial group (groupe Ikco), qui développe des véhicules à partir de châssis de Peugeot, Citroën, Renault-NissanÂ, a manifesté son intérêt. Fin mars, l’ambassadeur iranien en Algérie, Hussein Abdi Abyaneh, a assuré que Khodro a obtenu le feu vert des autorités algériennes pour un site de montage de pick-up de type Nissan et de minibus. Le site pourrait démarrer en 2011 pour une production de 10 000 à 15 000 véhicules par an.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires