Indice 2019 du terrorisme mondial : Africains et arabes, principales victimes
Si le nombre d’attentats et de victimes a globalement diminué dans la zone Afrique-Monde arabe, le Global Terrorism Index (GTI) 2019 considère toujours cette dernière comme la plus affectée par le phénomène.
C’est l’un des rares classements dont aucun État ne veut des premières places. Et en 2019, c’est l’Afghanistan qui reprend la tête du classement des pays ayant subi le plus d’actes terroristes, après plusieurs années d’une intense activité de l’organisation État islamique qui avait valu à l’Irak la première position.
La défaite territoriale du groupe jihadiste a permis à ce dernier pays (désormais 2e du classement) de connaître la plus forte baisse du nombre d’attentats en 2018, avec la Somalie (6e), où les Shebab sont en perte de vitesse. Pour autant, les deux nations font toujours partie du top 10 mondial de celles qui subissent le plus le terrorisme, aux côtés de plusieurs autres africaines et arabes : le Nigeria (3e), la Syrie (4e) et le Yémen (8e). Même la République démocratique du Congo (10e) a intégré cette année ce triste club.
Le Maroc frappé
Le Maroc (+ 40 places), le Ghana (+ 36 places), le Zimbabwe (+ 18 places), le Burkina Faso et le Rwanda (+ 10) sont les pays africains qui ont le plus « progressé » dans l’Index par rapport à l’an dernier. Des chiffres à relativiser, notamment pour le Maroc. « Le royaume a subi une attaque terroriste l’année dernière. Deux touristes ont été tués par des extrémistes inspirés du jihadisme et qui ont prêté allégeance à Daech dans une vidéo », justifie ainsi le rapport.
Le royaume chérifien reste toutefois l’un des États arabo-musulmans les moins touchés par les actes terroristes
Avec l’Iran, le Maroc est le seul pays de la zone Maghreb-Moyen-Orient à avoir connu une hausse des actes terroristes. Le royaume chérifien reste toutefois l’un des États arabo-musulmans les moins touchés par les actes terroristes, derrière Oman, le Qatar et les Émirats arabes unis.
87 % des morts concentrés dans dix pays
Le continent africain et le monde arabe, suivant une tendance mondiale, connaissent dans le même temps les plus fortes baisses du nombre de morts liés au terrorisme : Irak (- 3 217), Somalie (- 824), Égypte (- 592), Syrie (- 434), Soudan du Sud (- 231), République centrafricaine (- 221) et RDC (- 84) en ont ainsi enregistré moins que l’an dernier. Ce qui ne signifie pas que le nombre d’attentats soit lui-même en baisse dans ces pays.
A contrario, cinq nations africaines font partie du top 10 de celles ayant connu la plus forte hausse de décès liés au terrorisme : le Nigeria (+ 508), le Mali (+ 286), le Mozambique (+ 110), le Burkina Faso (+ 40) et le Tchad (+ 34). Entre 2002 et 2018, dix pays ont concentré 87 % des morts. C’est la zone Maghreb-Moyen-Orient qui en compte le plus, avec près de 93 000 victimes sur la même période – contre 45 000 en Afrique subsaharienne.
Boko Haram, organisation africaine la plus active
Pour la première fois depuis 2014, Daech n’est plus le groupe terroriste le plus meurtrier au monde (- 69 % d’attaques), supplanté par le regain d’activité des Talibans en Afghanistan (premier du classement en terme de victimes). Quant à Boko Haram, elle est toujours l’organisation terroriste africaine la plus active, malgré les divisions.
Enfin, parmi les États qui souffrent le plus du terrorisme sur le plan économique, seul un pays n’est ni arabe ni africain : l’Afghanistan. Ceux qui entrent dans cette catégorie ne sont d’ailleurs pas forcément les plus touchés par la violence de cet ordre. Ainsi, la Libye, « seulement » 12e mondial en nombre d’attentats, est le 7e plus touché économiquement.
À l’exception de l’Afghanistan, les dix pays dont l’économie pâtit le plus du terrorisme sont tous africains et arabes
Encore une fois, à l’exception de l’Afghanistan, les dix pays dont l’économie pâtit le plus du terrorisme sont tous africains et arabes : dans l’ordre, Irak, Nigeria, République centrafricaine, Syrie, Mali, Libye, Somalie, Soudan du Sud et Yémen.
Le Global Terrorism Index (GTI), réalisé chaque année par le think tank « Institute for Economics and Peace », définit le terrorisme comme la menace ou le recours effectif « à l’emploi de la force illégale et de la violence par un acteur non-étatique pour atteindre un objectif politique, économique, religieux, social à travers la peur, la coercition ou l’intimidation ».
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