La bataille d’Afrique

Publié le 21 avril 2008 Lecture : 1 minute.

L’ancien « Monsieur Afrique » de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse, aujourd’hui membre du Conseil français des Affaires étrangères, a remis à Bernard Kouchner un rapport alarmiste sur les intérêts économiques français en Afrique face à la « menace » chinoise. Les échanges entre la Chine et l’Afrique subsaharienne « ont quadruplé en trois ans au niveau de 50 milliards de dollars et représenteront 100 milliards en 2010 », souligne-t-il. Désormais premiers fournisseurs de l’Afrique noire devant les Français, les Chinois « remportent des contrats au détriment de nos opérateurs dans tous les secteurs d’activité, y compris la santé ». L’ex-conseiller à l’Élysée, qui évalue le nombre de ressortissants chinois sur l’ensemble du continent à environ 600 000, « dont la moitié sont des irréguliers », relève que le secteur tertiaire n’est pas épargné : « L’essentiel des placements financiers en provenance d’Afrique se détourne du secteur bancaire européen en raison de la transparence », au profit des places moyen-orientales et asiatiques. Conclusion : « Il nous faut réagir. » Mais avec doigté. Bonnecorse recommande ainsi que la diplomatie française, tout en reconnaissant les côtés positifs pour l’Afrique de l’irruption de la Chine, mette en garde les chefs d’État « de façon adroite contre ses excès » en ce qui concerne notamment « le respect d’un cadre minimal des règles de gouvernance et de développement durable ». Quitte à profiter de la présidence française de l’Union européenne pour mobiliser le FMI et la Banque mondiale afin de faire pression en ce sens.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires