RDC : le FMI soutiendra le patient congolais, malgré des réserves sur son budget

Mi-décembre, le Fonds monétaire international (FMI) devrait accorder à la République démocratique du Congo (RDC) une aide d’urgence, malgré un budget 2020 peu crédible.

Le palais du peuple à Kinshasa, qui abrite le Parlement congolais. © Wikimedia/CC

Le palais du peuple à Kinshasa, qui abrite le Parlement congolais. © Wikimedia/CC

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 21 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Le FMI se porte au secours de la RDC. Le 15 novembre, les autorités congolaises et les représentants du Fonds ont signé un accord sur un programme de réformes « soutenu par la Facilité rapide de crédit (FRC) ».

Cette facilité est accordée sans conditions aux pays en difficulté soit en raison de leur pauvreté, soit en raison des difficultés de leur balance de paiements. La RDC cumule les deux problèmes et la déclaration de la mission du FMI à Kinshasa confirme l’extrême précarité d’un pays handicapé par des « problèmes profondément enracinés liés à la mauvaise gouvernance, à un environnement économique difficile et à une pauvreté généralisée ».

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De plus, les prévisions du FMI ne sont pas optimistes puisqu’elles prévoient un ralentissement de la croissance de 5,8 % en 2018 à 4,5 % en 2019 et à 3,2 % en 2020, en raison de la conjoncture médiocre du secteur minier, en particulier dans le cobalt.

Un soutien inattendu qui coïncide avec un budget peu orthodoxe

L’accord signé à Kinshasa doit encore être validé à Washington par le Conseil d’administration du Fonds dans le courant du mois de décembre. Il devrait donner lieu au versement d’environ 370 millions de dollars sous la forme d’un prêt au taux de 0 % et d’une durée maximale de 10 ans.

Le soutien du FMI est d’autant plus remarquable qu’il ne croit manifestement pas à soutenabilité de la politique budgétaire du gouvernement congolais. En effet, celui-ci a élaboré un projet de budget 2020 qui accorde la priorité aux secteurs sociaux. Éducation et santé recevraient 30 % des dépenses sur un total de 10 milliards de dollars.

Ce projet présente deux inconvénients. Comme l’a déclaré le député du Mouvement social, Muhindo Nzangi, « le pays va s’occuper du social et pas de créer des emplois ». D’autre part, il suppose une meilleure perception des recettes fiscales pour pouvoir le financer.

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L’inconnue des recettes fiscales

Sylvestre Ilungo Ilukamba, le Premier ministre a déclaré, le 18 novembre, à l’Assemblée qu’il fallait « stopper la culture de la facilité et du confort de l’endettement ». Pour cela, il a arrêté 19 mesures pour mieux faire rentrer les impôts dans les caisses de l’État. Malheureusement ces mesures semblent insuffisantes et font reposer l’effort sur les télécoms et le secteur minier.

Dans son communiqué du 15 novembre, le responsable de la mission du Fonds Mauricio Villafuerte souligne les périls : « Le gouvernement a introduit la gratuité de l’éducation de base et entrepris la construction et la réhabilitation d’infrastructures dans le cadre du programme présidentiel des 100 jours. Les recettes intérieures étant insuffisantes, pour financer ces initiatives, la Banque centrale (BCC) a accordé des avances au gouvernement ce qui a entraîné l’érosion de ses réserves internationales pour atteindre des niveaux extrêmement bas ».

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Cela laisse mal augurer du financement du budget ambitieux 2020 et fait craindre que le trou budgétaire atteigne plusieurs milliards de dollars. De nombreux projets indispensables à l’accélération du développement risquent d’être mort-nés. L’aide du FMI permettra au moins d’éviter une nouvelle crise.

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