[Tribune] « Banlieusards » de Kery James : clichés de banlieue à la demande
Le cinéma français compte certaines catégories dont le contenu laisse bien trop souvent perplexe. Parmi elles, les films « sans-papiéristes » et les « films de banlieue ».
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Katia Dansoko Touré
Katia Dansoko Touré est journaliste à Jeune Afrique. Elle couvre la culture, les tendances, le lifestyle et la mode.
Publié le 26 novembre 2019 Lecture : 3 minutes.
C’est, sans surprise, dans cette dernière que s’inscrit le film de Kery James, Banlieusards – coréalisé avec sa directrice artistique Leïla Sy. « Trois frères – un gangster, un universitaire et un ado influençable – font face aux difficultés de la vie en banlieue tout en cherchant à survivre. » En d’autres termes, bienvenue dans la jungle ! Car tel est le résumé que nous soumet Netflix, diffuseur du long-métrage, dont Kery James signe le scénario.
De prime abord, on se dit que le rappeur aurait dû s’en tenir aux micros et aux planches. Rien que le titre laisse présager d’un gloubi-boulga misérabiliste à faire pleurer dans les chaumières. Dès les premières minutes, le présage se mue en réalité. Sur fond de mélodie tristoune, jouée par une kora, une femme africaine, d’une soixantaine d’années, se meut difficilement dans un appartement, fait ses ablutions, prie assise sur une chaise, parfume les lieux au tchourai, puis s’en va remplir des chèques pour payer les factures. Et ce en écoutant RFI… Sans oublier le shoot d’insuline. Madame a du diabète et semble porter les maux de la terre entière sur son dos.
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