[Tribune] Facebook, juge de nos libertés
Quand j’ai su que Mark Zuckerberg prononcerait un discours en faveur de la liberté d’expression, je n’ai pu m’empêcher de m’exclamer : enfin !
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Julie Owono
Directrice exécutive d’Internet sans frontières, chercheuse au Berkman Klein Center for Internet and Society de l’Université d’Harvard (États-Unis).
Publié le 26 novembre 2019 Lecture : 4 minutes.
Après tout, ce n’est pas tous les jours que le créateur d’un réseau qui a autant d’impact sur nos sociétés, et notamment sur les conversations qui les animent, prend publiquement position sur ce sujet. Surtout que des doutes subsistent sur la capacité de la firme américaine à respecter les droits les plus fondamentaux des utilisateurs de son réseau social. Puis j’ai écouté et j’ai lu le fondateur de Facebook. J’ai relevé des insuffisances et beaucoup de contradictions dans son discours. Il m’est apparu fier du rôle que son outil a joué, et peut potentiellement continuer à jouer, sans vouloir poser les actes à la mesure de cette responsabilité inédite dans l’Histoire.
Les raisons qui ont motivé cette prise de parole s’inscrivaient dans un contexte américain. L’intervention du patron de Facebook avait notamment pour objectif de répondre aux appels au démantèlement du monopole des Gafa de la sénatrice et candidate à l’investiture démocrate Elizabeth Warren, et intervenait quelques jours avant une nouvelle audition de Mark Zuckerberg devant le Congrès américain. Mais, de mon point de vue, le créateur de Facebook avait surtout une occasion de placer l’entreprise dans son contexte global. Et il l’a manquée.
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