Coopération tous azimuts

Au nombre des dossiers qu’aborderont les présidents Ben Ali et Sarkozy du 28 au 30 avril, l’éducation, la formation, les contrats économiques et la gestion de l’immigration.

Publié le 21 avril 2008 Lecture : 2 minutes.

L’Union pour la Méditerranée (UPM), la gestion concertée des flux migratoires, la coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation et les contrats économiques seront les principaux axes de la visite d’État qu’effectuera Nicolas Sarkozy en Tunisie, du 28 au 30 avril, à l’invitation de son homologue tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. Le président français sera accompagné par son épouse, Carla Bruni, et par une forte délégation ministérielle comprenant notamment Rachida Dati (garde des Sceaux), Rama Yade (Droits de l’homme), Fadela Amara (Politique de la ville), les têtes d’affiches de la diversité, ainsi que les ministres des Affaires étrangères et de l’Immigration, Bernard Kouchner et Brice HortefeuxÂ
Le chef de l’État français prononcera un discours devant les participants du forum d’affaires tuniso-français, le 29 avril, à Gammarth, sous l’égide de l’Utica et du Medef, les patronats tunisien et français. Et devrait, le lendemain, visiter la région de Sousse, dont est originaire son homologue tunisien. Sarkozy, contrairement aux usages, ne logera pas dans l’une des villas des hauteurs de Gammarth dédiées aux chefs d’État invités par la République tunisienne, mais à l’hôtel The Residence. Un établissement luxueux qui propose des soins de thalassothérapie, et il a ses habitudes.
Les deux présidents apposeront leur signature au bas de l’accord de gestion concerté des flux migratoires, taillé sur mesure pour s’adapter aux spécificités de la main-d’Âuvre qualifiée tunisienne, qui sera le premier du genre jamais signé entre la France et un pays de la rive sud de la Méditerranée (voir J.A. n° 2466). Le projet d’UPM, sévèrement amendé sous l’injonction de la chancelière allemande Angela Merkel, figurera aussi au cÂur des entretiens bilatéraux. Il est peu probable, en revanche, que le président français se hasarde à faire la leçon à son homologue sur la question des droits de l’homme, même si la présence de Rama Yade dans la délégation semble indiquer que le dossier ne sera pas totalement mis sous l’éteignoir. La secrétaire d’État aux Droits de l’homme, qui fait office de « conscience morale » du gouvernement Fillon, a d’ailleurs eu ces dernières semaines des contacts informels avec des représentants de l’opposition et de la dissidence démocratique.
Enfin, et même s’il ne vient pas pour chasser les gros contrats, le président français aura à cÂur de faire avancer les intérêts d’Airbus. Le XIe plan tunisien (2007-2011) prévoit en effet une enveloppe de 450 millions de dinars (245,8 millions d’euros) pour le renouvellement de la flotte de Tunisair. De leur côté, les Tunisiens attendent avec impatience de connaître la décision de Latécoère, l’un des plus importants fournisseurs de l’avionneur européen, qui hésite entre la Tunisie et le Maroc pour l’implantation d’une de ses usines. S’achemine-t-on vers un troc Airbus contre usines ? Sans doute. En revanche, rien n’est acquis en matière de nucléaire civil. La filière intéresse les Tunisiens, mais ils jugent que les « méga-centrales à la française » excèdent largement leurs besoins en énergie.

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