Chasse à l’homme à Nouakchott
Depuis l’évasion, le 2 avril, de Sidi Ould Sidina, l’un des trois auteurs présumés de l’assassinat, le 24 décembre dernier à Aleg (au sud-est de Nouakchott), de quatre touristes français, les autorités mauritaniennes sont sur le qui-vive (voir J.A. n° 2466). Dans la soirée du 17 avril, des sentinelles ont ouvert le feu sur un véhicule jugé suspect qui longeait la caserne du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep), un corps d’élite de l’armée, en face du palais du chef de l’État. Deux passagers de nationalité française ont été blessés. Le 15, plusieurs maisons d’Arafat – un quartier déshérité de la capitale où les islamistes sont électoralement bien implantés – ont été fouillées. La veille, le procureur de la République avait mis en garde les citoyens contre « toute aide [Â] qui pourrait être apportée aux groupes terroristes armés ». Il a été notamment exigé des loueurs de voitures et de taxis qu’ils relèvent avec précision l’identité de leurs clients.
La longue fusillade, qui, le 7 avril, a opposé les forces de sécurité à cinq djihadistes retranchés dans une demeure du centre-ville (un mort dans chaque camp), a rendu patente la menace terroriste. Dans la bâtisse encore en construction, les hommes qui ont donné l’assaut au petit matin du 8 avril n’ont pas trouvé Ould Sidina et ses complices. En revanche, ils ont mis la main sur divers ingrédients servant à la fabrication d’explosifs, mais aussi, de source proche du dossier, sur des documents informatiques contenant des plans d’attaque visant plusieurs cibles dans la capitale. Ce qui, le 14 avril, a conduit le procureur de la République à révéler que « ces terroristes salafistes affiliés au GSPC algérien [aujourd’hui rebaptisé Al-Qaïda au Maghreb, NDLR] étaient sur le point de lancer des opérations terroristes contre des intérêts officiels et peut-être occidentaux ».
Parallèlement, Maarouf Ould Haiba, le troisième assassin présumé, arrêté le 10 avril à Nouakchott, est détenu à la Direction générale de la sûreté de l’État. Rien n’a encore filtré de son interrogatoire, mais son témoignage est précieux : il est en effet possible qu’Ould Haiba ait été récemment en contact avec Ould Sidina. Et même qu’il ait fait partie des assiégés du 7 avril.
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