Les exportations de gaz algérien menacées par la Russie et les États-Unis

Pour compenser la concurrence du gaz russe et des gaz de schiste américains, l’entreprise publique Sonatrach est contrainte de se replier sur l’exportation de gaz naturel liquéfié.

Exploitation d’hydrocarbures en Algérie (Sonatrach). © JF ROLLINGER pour JA

Exploitation d’hydrocarbures en Algérie (Sonatrach). © JF ROLLINGER pour JA

Publié le 25 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Les volumes des ventes de gaz algérien vers l’Europe devraient chuter de 25 % cette année, rapporte l’agence américaine Bloomberg, qui cite le vice-président marketing de l’entreprise publique Sonatrach. Les clients européens de Sonatrach « ont considérablement réduit leur demande » de gaz conventionnel, a déclaré Ahmed El-Hachemi Mazighi.

L’Algérie fournit 11 % du gaz européen. Elle est le troisième fournisseur de gaz d’Europe, derrière la Russie et la Norvège. La concurrence de la Russie, dont les prix du gaz sont plus attractifs, peut en partie expliquer cette baisse des ventes.

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Si Moscou fournit aujourd’hui environ 30 % du gaz européen, le récent feu vert donné à la finalisation du gazoduc Nord Stream 2 devrait doubler la capacité d’exportation russe, compliquant encore plus le cas algérien.

L’Algérie souffre des gains de compétitivité russes et américains

D’autre part, l’inondation du marché par les gaz de schistes américains a porté un grand coup à la compétitivité des contrats d’approvisionnement gaziers algériens, qui dépendent principalement des prix du pétrole. L’Algérie, si elle l’envisage, n’a toutefois pas opté pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, qui avaient suscité une vive protestation dans le sud du pays en 2015.

Nous nous attendons à ce que 2020 soit aussi une année difficile

« En 2019, la tendance s’est complètement inversée en raison de l’hiver chaud en Europe », ajoute également Hachemi Mazighi, toujours cité par Bloomberg. « Nous nous attendons à ce que 2020 soit aussi une année difficile. Si nous avons un hiver chaud comme l’année dernière, nous allons encore devoir nous tourner vers le marché au comptant ».

Pour compenser la baisse des ventes, Sonatrach a produit plus de gaz naturel liquéfié (GNL), gaz que l’entreprise algérienne a vendu au comptant (livraison et paiement immédiats). C’est la première fois que 30 % des ventes de GNL se font au comptant, a encore ajouté Hachemi Mazighi. Les ventes de GNL devraient atteindre les 5 milliards de mètres cube cette année, un « record historique ».

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Cette nouvelle intervient dans un contexte compliqué pour Sonatrach. Le 14 novembre dernier, son PDG Rachid Hachichi était limogé après seulement sept mois passés à la tête du fleuron algérien. Hachichi avait remplacé en avril dernier Abdelmoumen Ould Kaddour, débarqué quelques jours après la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Les raisons du limogeage de Hachichi n’ont pas été communiquées.

Rappelons que l’Algérie est très dépendante de l’entreprise Sonatrach, dont elle tire 60 % de son budget et 95 % de ses recettes à l’exportation de ses hydrocarbures.

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