Sénégal : le collectif Aar li ñu bokk, objet politique non identifié
Les activistes Guy Marius Sagna et Ndeye Fatou Blondin Diop, à la tête de cette plateforme citoyenne, veulent relancer la mobilisation autour de l’affaire Petro-tim et interpeller sur des questions sociales. Quitte à prendre une direction plus politique.
De la lutte pour la bonne gestion des hydrocarbures à la mobilisation contre la hausse du prix de l’électricité, il n’y a qu’un pas. La plateforme Aar li ñu bokk (« préserver ce que nous avons en commun ») l’a franchi cette semaine, en appelant les Sénégalais à s’opposer « farouchement » à l’augmentation annoncée pour le 1er décembre.
Ses nouveaux coordinateurs étaient, ce mercredi 27 novembre, sur la place de l’Obélisque, à Dakar, pour manifester contre les pouvoirs publics. [Selon le collectif, 9 militants, dont le coordinateur Guy Marius Sagna, ont été arrêtés lors d’une seconde manifestation vendredi 29 novembre. Interpellés devant les portes du palais présidentiel à Dakar, ils seront déférés devant le procureur ce lundi 2 décembre.] Ils se disent « convaincus » que le gouvernement « n’aurait pas eu besoin de recourir à la hausse du prix de l’électricité s’il avait géré les permis d’exploration de pétrole et de gaz d’une manière avantageuse pour le pays ».
Nous allons nous centrer sur ce que nous avons tous en commun en tant que Sénégalais
Cet appel intervient le lendemain de la fin des auditions du doyen des juges, chargé de faire la lumière sur les contrats conclus entre l’État du Sénégal et des compagnies étrangères pour l’attribution de concessions d’hydrocarbures. Créée en juin 2019 dans le tumulte provoqué par un documentaire de la BBC, qui met notamment en cause le frère du président Aliou Sall, Aar li ñu bokk veut désormais « élargir le combat ».
« Dorénavant, en plus de nous occuper de la gestion des ressources naturelles, nous allons nous centrer sur ce que nous avons tous en commun en tant que Sénégalais », explique le militant Guy Marius Sagna, qui entend s’attaquer à un système de santé « moribond » ou au domaine de l’éducation. Un moyen, espère-t-il, de remobiliser les Sénégalais autour de questions « qui ont un impact sur leur quotidien ».
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