En Afrique du Sud, CFAO acquiert 74,9 % de la filiale automobile de Steinhoff

Le spécialiste français de la distribution automobile en Afrique vient d’acquérir Unitrans, l’une des filiales du conglomérat Steinhoff, lancé dans une campagne de « simplification » de son portefeuille depuis la révélation d’un scandale financier il y a deux ans.

Depuis fin 2016, Toyota Tosho Corporation est propriétaire de CFAO. © Sylvain Cherkaoui/Jeune Afrique/2012.

Depuis fin 2016, Toyota Tosho Corporation est propriétaire de CFAO. © Sylvain Cherkaoui/Jeune Afrique/2012.

Publié le 27 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

L’allègement de l’un renforce la présence de l’autre. Après huit mois de négociations, le groupe CFAO vient d’acquérir auprès du holding sud-africain en péril Steinhoff 74,9 % du capital de Unitrans Motors Group. Dans les prochaines semaines, le groupe d’investissement sud-africain Kapela Holdings acquerra la part restante (25,1 %) du capital d’Unitrans.

Si aucun montant n’a été communiqué, cette cession donne à CFAO (15 000 employés, filiale du groupe japonais TTC) une ampleur nouvelle sur le marché automobile sud-africain. Il y employait jusqu’à présent 400 personnes, principalement pour des services d’approvisionnement et de logistique du secteur automobile local.

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Son implantation était donc relativement modeste comparée aux 18 marques distribuées, 99 points de ventes, 6 000 employés et 1,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires que représente la marque Unitrans en Afrique du Sud.

Le principal marché automobile d’Afrique

CFAO accède ainsi au plus important marché africain pour la vente de véhicules neufs (plus de 550 000 unités vendues en 2018, soit 45 % des ventes de véhicules neufs sur le continent, selon CFAO). Et le groupe s’ouvrira par la même occasion à une clientèle de particuliers alors qu’il s’est principalement développé sur la vente aux entreprises.

Dans une déclaration commune, Richard Bielle et Brynn Stephenson, respectivement PDG de CFAO et d’Unitrans, expliquent qu’il « est temps pour Unitrans Motors Group d’entrer dans une nouvelle phase de son développement, renforçant ainsi sa position stratégique dans le secteur de la distribution automobile ». Et d’ajouter : « Nous pensons avoir de nombreuses opportunités mutuelles pour nos deux groupes ».

De l’autre côté de la transaction, Steinhoff allège progressivement sa dette, abyssale depuis la révélation il y a deux ans d’un scandale de malversations financières chiffré à 6,5 milliards d’euros.

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Ce groupe, né en 1964, à l’origine fabricant de meubles puis devenu conglomérat mondial coté à Johannesburg et Francfort, s’est implanté au fil des années en Europe, en Amérique et en Australie. Pour tenter de retrouver un équilibre financier, il se sépare progressivement de certaines des ses quarante filiales et participations.

Steinhoff annonçait il y a quelques semaines la cession d’une partie de sa filiale australienne Greenlights Brand, et la vente de 25 % de ses parts détenues dans Pepco, grâce à un appel public à l’épargne prévu pour l’an prochain.

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Faire oublier un scandale à 6,5 milliards d’euros

Cité dans la communiqué annonçant la transaction avec CFAO, Louis du Preez, PDG de Steihnoff, a considéré que « la clôture de la transaction est une nouvelle étape réussie dans la poursuite de la simplification du portefeuille du groupe et du désendettement de notre bilan ».

La marque Unitrans sera prochainement remplacée par CFAO Motors.

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