Cuivre : pour Robert Friedland, la transition climatique est une chance pour les miniers
Le recours aux sources d’énergies renouvelables et le véhicule électrique, appelés à se généraliser, sont une opportunité pour le secteur des mines, selon Robert Friedland (Ivanhoe Mines), qui lors de la conférence London Mines & Money, a rappelé l’enjeu des métaux indispensables aux équipements à zéro émission carbone, le cuivre en premier lieu.
Le tycoon américano-canadien Robert Friedland, patron d’Ivanohe Mines, a profité de la conférence London Mines & Money, qui rassemble jusqu’au 28 novembre quelque 2 000 financiers et professionnels du secteur extractif dans la capitale britannique, pour mettre en avant son mégaprojet cuprifère de Kamoa-Kakula, en RD Congo.
Pour cela, le dirigeant minier basé à Singapour, habile orateur, habitué à présenter devant les investisseurs ses projets comme des succès en devenir, s’est appuyé sur les développements industriels liés à la lutte contre la pollution de l’air et le changement climatique, qui vont selon lui nécessairement faire exploser la demande de cuivre.
Le patron d’Ivanohe (devenu milliardaire après que son groupe a découvert la mine de cuivre d’Oyou Tolgoï, en Mongolie, revendue pour partie au géant anglo-australien Rio Tinto) a égrené la liste des besoins supplémentaires de son minerai de prédilection : ceux liés aux véhicules électriques – le dernier modèle Tesla requiert selon lui pas moins de 163 kg de cuivre – mais aussi et surtout pour la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables.
Le photovoltaïque et l’éolien au renfort du secteur minier
D’après l’homme d’affaires, qui a grandi à Chicago et partagé les bancs de l’université avec Steve Jobs, le fondateur emblématique d’Apple, la fabrication de panneaux solaires et d’éoliennes va faire progresser la demande en cuivre de 56 % d’ici à 2030.
Et ce alors que la production du minerai commence à décroître, du fait du vieillissement des mines sud-américaines, les plus importantes actuellement, mais aussi du peu de lancement de nouveaux projets cuprifères…
Ce qui rendent selon lui très attractives les perspectives de son projet congolais, mené avec le groupe extractif chinois Zijing Mining et le fonds Citic.
La revanche du secteur minier
A la fin de sa démonstration, Friedland, et son directeur des ressources minières, George Gilchrist, ont logiquement appelé les investisseurs présents à la conférence londonienne à s’intéresser à leur projet de Kamoa-Kakula, qui vise l’exploitation du troisième gisement de cuivre au monde selon eux, et qui pourrait devenir la seconde mine au monde de ce minerai, avec 700 000 tonnes de cuivre par an extraites à son pic de production.
Selon Robert Friedland, les changements d’approvisionnement liés aux questions environnementales et climatiques vont entraîner un nouvel âge d’or, d’abord pour les producteurs de cuivre et cobalt – dont il fait partie –, mais aussi de platine, de palladium et de nickel, dont le sous-sol africain est riche.
Alors que les miniers sont souvent considérés comme des groupes industriels polluants appartenant au passé, Friedland affirme au contraire que l’heure de leur revanche a sonné.
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