La vie des livres

Face aux piles
France : l’export ne va pas fort
> Avec 5,9 millions d’euros d’achats, le Cameroun est devenu en 2002 le principal client du livre français en Afrique subsaharienne. Ses importations ont augmenté de 67,7 % au cours des quatre dernières années, alors que celles de la Côte d’Ivoire (5,7 millions d’euros en 2002) n’ont progressé que de 4,6 % pendant la même période. Livres Hebdo, qui publie ces chiffres tirés des statistiques douanières, montre par ailleurs que l’activité des éditeurs français baisse au Sénégal et au Gabon, alors qu’elle est en très forte hausse au Burkina (voir tableau).
Globalement, les exportations françaises de livres ont reculé l’an dernier de 0,2 %, s’établissant à 626,8 millions d’euros, alors qu’elles avaient progressé de 9,2 % en 2000 et de 2,4 % en 2001. Sur quatre ans, l’évolution reste toutefois nettement positive : + 4,2 %. À eux seuls, les trois gros marchés francophones (Belgique, Suisse, Canada) absorbent près de 40 % de ces ventes. Pour les éditeurs de l’Hexagone, le Maghreb constitue une déception (- 3,9 % en 2002 et – 1,5 % en moyenne sur les quatre dernières années). Si leur chiffre d’affaires baissait régulièrement depuis quelques années en Tunisie, il était en progrès au Maroc et en Algérie. À noter que, dans ce dernier pays, les exportations ont été pénalisées par une forte hausse des taxes, qui représentent désormais environ 25 % du prix de vente.

Mémento
> L’objectif éditorial de cette nouvelle revue bimestrielle est résumé dans son sous-titre : « Cultures, spiritualités et tradition ». Jean-François Davidenko, le directeur de Monades, situe son projet dans la lignée de Planète, une revue qui, dans les années soixante, se distingua par son non-conformisme. Le format presque carré (17,5 x 20 cm) est d’ailleurs similaire. Au sommaire du premier numéro, des articles consacrés aux cathares, au soufisme et à la gnose originelle. Entre autres. Pour en savoir plus, écrire à : ed.monades@club-internet.fr

> La XVIe Foire du livre de Téhéran se déroulera du 4 au 14 mai. En 2002, 1 960 exposants (dont 500 étrangers) ont reçu 1,8 million de visiteurs, ce qui suffit à indiquer l’importance de la manifestation.

> Comme l’Afrique, l’Amérique latine a son Histoire générale. Publié conjointement par l’Unesco et l’éditeur espagnol Trotta, le cinquième volume (sur les douze que comptera cette oeuvre collective) vient de sortir sous le titre La Crise structurelle des sociétés implantées. Il est consacré au début du XIXe siècle, période au cours de laquelle la plupart des colonies espagnoles accédèrent à l’indépendance.

À la page
> Le cinquième livre en français du Hongrois Imre Kertész, Prix Nobel 2002, paraît le 9 mai chez Actes Sud. Ce roman intitulé Le Chercheur de traces met en scène un personnage mystérieux de retour dans une région où il connut longtemps auparavant de grandes souffrances.
> Arthur Miller s’est vu décerner le prix Jérusalem, l’une des plus importantes distinctions littéraires israéliennes, qui lui sera remis lors de la Foire internationale du livre qui se déroulera dans cette ville du 23 au 27 juin. Connu pour son engagement en faveur des libertés et des droits de l’homme, le dramaturge américain est âgé de 87 ans.
> L’Autrichien Peter Handke, qui s’est signalé par ses sympathies pour le nationalisme serbe lors du conflit du Kosovo, persiste et signe avec Autour du grand tribunal, un livre très polémique sur le TPI appelé à juger les crimes commis en ex- Yougoslavie, qui sortira au mois de mai, chez Fayard.
> À l’initiative de Jean-Louis Gouraud, ancien directeur de la rédaction de Jeune Afrique et défenseur infatigable de la cause équine, plusieurs écrivains ont signé un appel en faveur de la création, en France, d’une Maison du cheval. Parmi les signataires, François Nourissier, Michel Tournier, Jérôme Garcin et Amin Maalouf (lui aussi ancien de Jeune Afrique). Les vingt-cinq premiers marchés du livre français