Algérie : affrontements à Bouira en marge d’un meeting d’Ali Benflis

Des manifestants ont protesté mercredi à Bouira (nord-est) contre un meeting électoral de l’ex-Premier ministre Ali Benflis, candidat à la présidentielle du 12 décembre. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont été rapportés.

Ali Benflis en pleine campagne présidentielle, le 15 avril 2014 à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Ali Benflis en pleine campagne présidentielle, le 15 avril 2014 à Alger. © Anis Belghoul/AP/SIPA

Publié le 28 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

« Il y avait, à l’extérieur de la salle où devait se tenir le meeting, des jets de pierres et des tirs de gaz lacrymogènes entre les manifestants et la police. C’était chaud », a raconté, sous le couvert de l’anonymat, un journaliste algérien suivant la campagne de Benflis et qui a été contraint de s’éloigner rapidement des lieux.

Selon plusieurs journaux et sites d’information, plusieurs centaines de manifestants s’étaient, avant l’arrivée de Benflis, rassemblés devant la Maison de la Culture de Bouira (90 km au sud-est d’Alger), où il avait prévu d’animer une réunion électorale.

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« La tension était palpable depuis la matinée. Ça a dégénéré à Bouira », a rapporté Le Journal d’El Mouradia, un compte Twitter animé par un journaliste de Bouira, faisant état de plusieurs blessés et de nombreuses arrestations, à l’instar des sites d’information Maghreb Emergent et Tout sur l’Algérie (TSA). Le calme est revenu en fin d’après-midi.

« Porteur de paix »

Ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika entre 2000 et 2003, Ali Benflis a finalement pu tenir son meeting du jour, selon une vidéo postée sur son compte Facebook intitulée « Bouira accueille le candidat indépendant Benflis ». « J’ai su que des actes de violence avaient éclaté avant cette réunion. Je le regrette. Moi, je suis venu porteur de paix », déclare le candidat à la tribune, devant la maigre assistance d’une petite salle de moins de 100 places à moitié vide.

Ali Benflis se présente comme un « opposant » depuis 2003 et sa rupture avec Bouteflika, contraint à la démission en avril, après 20 ans à la tête de l’État, par un mouvement populaire de contestation inédit du régime au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance en 1962.

Mais ce mouvement (« Hirak ») le considère comme un pur produit du « système » au pouvoir et rejette l’ensemble des cinq candidats à un scrutin qu’il estime destiné à régénérer le régime en place. La campagne électorale se déroule sous tension en Algérie. Malgré un fort déploiement policier, les meetings des candidats sont régulièrement perturbés par des manifestants.

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Bouira est l’une des principales villes de Kabylie, région traditionnellement frondeuse et où le Hirak mobilise très fortement.

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