Immobilisme coupable
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«Pour faire reculer le paludisme, protégeons les femmes et les enfants. » Tel est le mot d’ordre retenu pour la désormais traditionnelle Journée africaine contre le paludisme, qui aura lieu le 25 avril. L’occasion de mettre sous le feu des projecteurs cette maladie qui continue à tuer un million de personnes par an – dont 90 % au sud du Sahara et 75 % d’enfants de moins de 5 ans – dans une quasi- indifférence. À commencer par celle des principaux concernés, les gouvernements des pays où le paludisme sévit. En 2000, tous les chefs d’État africains s’étaient réunis en grande pompe au Nigeria, à l’occasion de cette Journée africaine. Ils avaient alors signé la « déclaration d’Abuja », « reflet d’une vraie convergence de la volonté politique, d’une synergie institutionnelle ainsi que d’un consensus technique pour lutter contre la maladie ». Concrètement, 60 % de tous les impaludés devaient avoir accès au traitement avant 2005, les taxes sur les moustiquaires imprégnées d’insecticides (moyen de protection le plus efficace) devaient être allégées ou supprimées et 60 % des personnes exposées devaient bénéficier de mesures préventives efficaces. Aujourd’hui, à moins de deux ans de l’échéance, on est encore très loin de ce résultat. Dans dix-sept pays africains, les antipaludéens ne sont pas disponibles ; dans vingt-six, les taxes sur les moustiquaires sont toujours aussi élevées ; et seuls 5 % de la population à risque ont accès à des moyens de prévention efficaces. Pourtant, les conséquences du paludisme parlent d’elles-mêmes. Les 300 millions de crises aiguës annuelles et le million de mort sont responsables de 10 % de la charge morbide africaine, de 40 % des dépenses de santé publique et d’un déficit de croissance annuel atteignant 1,3 %. s
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