[Tribune] Levons-nous contre les féminicides !

Deux ans après les réticences du continent à se joindre à la vague planétaire de dénonciation du harcèlement sexuel, #MeToo, la situation est peu ou prou la même face aux campagnes contre les féminicides.

La 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale Awa Gueye Diop lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, à Dakar le 25 mai 2019. © Manon Laplace pour JA

La 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale Awa Gueye Diop lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, à Dakar le 25 mai 2019. © Manon Laplace pour JA

PADONOU-Oswald
  • Oswald Padonou

    Docteur en sciences politiques. Enseignant et chercheur en relations internationales et études de sécurité

Publié le 6 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Nous détestons nous faire dicter le tempo par l’Occident. En 2017, au plus fort de la vague #MeToo, c’était l’argument communément avancé par des Africains pour justifier leur réticence à se joindre à la campagne planétaire de dénonciation du harcèlement sexuel. Certains assuraient que le combat n’avait pas lieu d’être sur le continent, les codes de séduction n’étant pas les mêmes partout. Les Harvey Weinstein africains, qui se ramassent à la pelle dans tous les milieux, n’avaient qu’à voguer tranquillement.

Deux ans plus tard, la situation est peu ou prou la même face aux campagnes contre les féminicides : à l’exception notable de l’Afrique du Sud – où une femme est tuée toutes les trois heures par son partenaire – , le continent se tient résolument à l’écart des manifestations. Et pour cause : les violences conjugales sont, hélas, une banalité que beaucoup considèrent comme relevant de la sphère privée.

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