Algérie : manifestation à Alger en faveur de la présidentielle

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Alger « contre l’ingérence étrangère » et pour la tenue de la présidentielle du 12 décembre, rejetée par le mouvement de contestation qui agite l’Algérie depuis février.

Des manifestants à Alger, le 1er novembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Des manifestants à Alger, le 1er novembre 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Publié le 30 novembre 2019 Lecture : 2 minutes.

La manifestation était organisée à l’appel de l’UGTA (Union général des Travailleurs algériens, ex-syndicat unique), proche du Front de libération nationale (FLN) parti d’Abdelaziz Bouteflika, que le syndicat a soutenu durant ses 20 ans de présidence jusqu’à sa démission, en avril, sous la pression de la rue.

Plusieurs manifestations « spontanées » en faveur des élections ont déjà eu lieu à travers le pays, mais il s’agit de la 1ere organisée de manière officielle par une structure proche du pouvoir, à moins de 15 jours du scrutin.

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« Non à l’ingérence étrangère », pouvait-on lire sur des banderole, répondant à une résolution votée jeudi par le Parlement européen. Ce texte appelle Alger à trouver une solution à la crise actuelle via « un processus politique pacifique et ouvert » et dénoncé les « arrestations arbitraires » visant le mouvement de contestation.

D’autres exprimaient un « soutien à l’armée », dont le haut commandement, incarné par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, exerce ouvertement le pouvoir depuis la démission de Bouteflika et qui est conspué chaque semaine dans les manifestations antirégime.

« Il y aura des élections le 12 décembre », ont scandé samedi les manifestants qui ont qualifié de « zouaves », les participants au mouvement de contestation, en référence aux régiments coloniaux de l’armée française, historiquement majoritairement constitués d’Algériens.

Alors que toute manifestation est officiellement interdite à Alger depuis 2001, la police a encadré cette marche et arrêté plusieurs badauds ayant crié des slogans hostiles aux élections ou lancé des insultes aux manifestants.

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« Pas de vote »

Si la police tolère les grandes manifestations hebdomadaires de la contestation, très massives, elle disperse systématiquement ces dernières semaines à Alger tous les rassemblements hostiles aux élections.

La veille, des manifestants ont exprimé leur rejet du scrutin à Alger et dans d’autres villes du pays. « Il n’y aura pas de vote », ont scandé, dans les rues noires de monde du centre-ville, les manifestants, hostiles à une élection destinée selon eux à régénérer un « système » politique au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.

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Un régime dont ils veulent désormais se débarrasser totalement, après avoir obtenu en avril la démission de Bouteflika. « On jure qu’on ne s’arrêtera pas », ont-ils chanté, à l’occasion du 41e vendredi consécutif de manifestation du mouvement (« Hirak ») de contestation inédit qui agite l’Algérie depuis le 22 février.

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