Toujours la méfiance
Publié le 21 mars 2005 Lecture : 1 minute.
C’est alors qu’il se trouvait à Ouagadougou, avant-dernière étape d’une tournée en Afrique qui l’a également conduit à Libreville et à Dakar, que le roi Mohammed VI a pris la décision de faire escale à Nouakchott sur le chemin du retour vers le Maroc. Ce rajout imprévu, ainsi que le lieu où il a été décidé, signifie clairement qu’en dépit des
démentis officiels le roi a bien tenté une médiation informelle entre le Burkina et la Mauritanie, dont les relations sont rompues depuis la tentative de coup d’État de juin 2003 contre le président Ould Taya.
Si rien n’a filtré des deux tête-à-tête que le souverain et le chef de l’État mauritanien ont eus les 7 et 8 mars, il va de soi que ce sujet a été abordé, apparemment sans grand succès. La présidence mauritanienne se dit en effet très peu convaincue par les protestations de bonne foi émises par son homologue burkinabè, laquelle lui a pourtant fait parvenir un compte rendu d’interrogatoire du Mauritanien Mustapha Limam Chavi, proche du président Blaise Compaoré, résidant à Ouagadougou et condamné par contumace à Nouakchott, dans lequel il affirme n’être pour rien dans le putsch manqué et ne pas même être un opposant au régime !
« Tout cela n’est pas crédible », commente une source proche de Maaouiya Ould Taya, qui ajoute que malgré la visite à Nouakchott, fin février, du ministre libyen des Affaires étrangères Abderrahmane Chelgham, les relations mauritano-libyennes ne se sont pas non plus fondamentalement améliorées. Également accusé par le pouvoir mauritanien d’avoir aidé et équipé les putschistes de juin 2003, le colonel Kadhafi s’estime pourtant « blanchi » par les résultats (pour l’instant secrets) de la commission d’enquête purement formelle et symbolique, il est vrai de l’UMA, dont il avait exigé la création.
À Nouakchott, où l’on se dit là encore très sceptique quant aux proclamations d’innocence libyennes, on précise que, contrairement à ce que prétend la rumeur diplomatique, aucune rencontre n’est prévue entre Ould Taya et Kadhafi en marge du sommet de la Ligue arabe à
Alger, les 22 et 23 mars.
