Litige gazier : le Nigeria dépose 200 millions de dollars pour retarder la saisie de 9 milliards d’actifs
Le gouvernement nigérian a indiqué qu’il avait fait un dépôt de garantie de 200 millions de dollars auprès d’un tribunal britannique, alors qu’il a fait appel de la saisie d’actifs pour un montant de 9 milliards de dollars, dans une affaire de litige gazier.
Le Nigeria est au cœur d’un litige avec la société Process and Industrial Developments Limited (P&ID), une petite entreprise enregistrée aux îles Vierges britanniques et fondée par deux partenaires commerciaux irlandais, au sujet d’un contrat conclu en 2010.
Ce contrat prévoyait que le Nigeria verse 300 millions de dollars à P&ID pour débuter la construction d’une usine de traitement de gaz à la pointe de la technologie dans le sud-est du Nigeria, pour produire de l’électricité mais le projet n’a jamais vu le jour.
La société, détenue depuis quelques mois à 25 % par le fonds « vautour » VR Capital, a poursuivi le gouvernement nigérian, l’accusant d’avoir violé l’accord en ne fournissant ni le gaz ni les gazoducs promis.
P&ID réclame un cinquième des réserves en devises du pays
Une cour commerciale de justice britannique a condamné le Nigeria en août à une saisie de 9,6 milliards de dollars d’actifs en faveur de Process and Industrial Developments Limited, un montant qui représente le cinquième des réserves en devises du pays.
Le Nigeria, géant anglophone de 200 millions d’habitants, riche en hydrocarbures, a fait appel de cette décision en septembre, à la condition de verser dans les 60 jours une garantie de dépôt d’un montant de 200 millions de dollars.
Le procureur général nigérian Abubakar Malamia a, dans un premier temps, rejeté ces conditions de garantie de dépôt. Mais son bureau a confirmé vendredi que le gouvernement avait déposé cette « garantie bancaire » de 200 millions, qui ne peut être retirée par le tribunal que s’il perdait en appel.
P&ID a confirmé le dépôt de la garantie, dans un communiqué.
L’agence de lutte contre la corruption du Nigeria avait lancé une enquête sur le contrat de P&ID, dénonçant des « activités frauduleuses et criminelles développées pour tirer profit d’un pays en développement ».
P&ID avait insisté pour sa part que Lagos cherchait à dénoncer ce contrat pour contourner le jugement du tribunal britannique.
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