Plaidoyer pour l’Afrique
L’auteur croit dur comme fer au décollage du continent.
Publié le 22 mars 2005 Lecture : 1 minute.
Ancien collaborateur de J.A./l’intelligent, le journaliste Christian d’Alayer est persuadé que l’Afrique est victime d’un « crime médiatique » dont l’une des principales composantes est l’afro-pessimisme. Sa colère trouve en partie son origine dans la question que lui a un jour posée le petit Lakhsanne, « premier fils d’un cadre supérieur sénégalais ». Au « toubab », le garçon déjà « grand et délié » avait demandé : « Alors, nous sommes tous nuls ? » Dès l’introduction d’Un crime médiatique contre l’Afrique, l’auteur répond d’emblée : « Non, petit Lakhsanne, tu n’es pas nul, et les Africains ne relèvent pas généralement de l’asile psychiatrique. C’est pour toi surtout que j’écris ce livre, pour te prouver que ta race – car tu verras qu’il y a un problème de racisme dans l’afro-pessimisme – est sans doute celle qui, de toutes les races humaines, s’est adaptée le plus rapidement à l’évolution de son environnement. »
Et Christian d’Alayer s’essaie, tout au long des 200 pages qui suivent, à démontrer que le continent est « appelé à décoller économiquement […], tout comme le firent la Chine ou la Thaïlande hier ». Sur le ton d’un oncle s’adressant à son neveu, il énonce ses vérités sur de nombreux sujets tels le développement, la démographie, la culture… Fait référence à des auteurs (Joseph Schumpeter, Milton Friedman, Jeffrey Sachs…), à des concepts aux contours flous et à des théories économiques auxquels un adolescent ne peut rien comprendre, même si l’explication se veut pédagogique.
Tantôt lyrique, tantôt provocateur, Christian d’Alayer, dont l’amour pour le continent devient au fil des pages une sorte de plaidoyer amphigourique, se laisse emporter dans les méandres d’une pensée qui se cherche – et se perd parfois. Assommé par ce ton professoral, convaincu peut-être que son continent a joué un rôle « indéniablement décisif » dans d’autres domaines, notamment celui de l’art, il est probable que le jeune Lakhsanne se soit endormi…
