Ouaga : de l’eau jusqu’en 2070
Publié le 23 mars 2005 Lecture : 1 minute.
L’eau de Ziga chez vous ! En ce début mars 2005, la publicité s’étale fièrement sur les flancs des bus qui sillonnent Ouagadougou. Le barrage de Ziga est un vieux rêve pour les 900 000 habitants de la capitale du Burkina. Les premières études remontent à 1985, mais les travaux n’ont commencé qu’en 1998 : le projet paraissait trop ambitieux pour les bailleurs de fonds. Le gouvernement a fini par réunir les 150 milliards de F CFA (230 millions d’euros) – le plus gros investissement jamais réalisé par le pays.
Construit sur le fleuve Nakambé (ex-Volta blanche) à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la ville, l’ouvrage a une capacité de 200 millions de m3 et s’étend sur un lac de plus de 30 km de long en période de hautes eaux. Il a commencé à fonctionner en juillet 2000, mais les Ouagalais ont encore dû attendre que les canalisations et les stations de pompage ou d’assainissement soient achevées. Depuis plusieurs années, les quatre barrages situés aux limites de la ville – celui de Loumbila, le plus important, emmagasine 68 millions de m3 – n’arrivaient plus à subvenir aux besoins. Faute d’eau, en mai 2003, l’incendie du grand marché Rood-Woko n’avait pu être éteint, au grand dam de la dizaine de milliers de commerçants qu’il abritait.
Le cauchemar est terminé, si l’on en croit l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea). Finies, les interminables processions, les veillées et les longues files d’attente devant les bornes-fontaines ! La capacité de Ziga est de 1 700 m3/heure (71 % supplémentaires à la situation préalable), ce qui permettra d’ajouter 50 000 nouveaux abonnés aux 40 000 qui reçoivent actuellement de l’eau potable à domicile, et 400 fontaines publiques aux 600 qui sont déjà en service. Selon les calculs de l’Onea, l’eau ne devrait plus manquer à Ouagadougou jusqu’en 2035, et même jusqu’en 2070 si la digue de Ziga est rehaussée.
