Les Comores relèvent le défi de l’émergence
Venus à Paris afin de mobiliser les bailleurs pour les Comores, le chef de l’État Azali Assoumani et son gouvernement sont repartis avec 4,3 milliards de dollars de promesses de financement.
Mission accomplie pour Azali Assoumani. Venu à Paris pour mobiliser l’argent nécessaire à la mise en œuvre du Plan Comores Émergent (PCE), le président comorien rentre au pays avec 4,3 milliards de dollars de promesses de financement. Le chef de l’État et son gouvernement au grand complet ont fait le voyage en France pour rencontrer leurs principaux bailleurs, dans le cadre de la Conférence des partenaires au développement des Comores (CPAD), qui s’est déroulée les 2 et 3 décembre, dans les bureaux de la Banque mondiale.
L’occasion de rencontrer les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, ainsi que les représentants du secteur privé international, pour les convaincre des opportunités d’investissements à saisir dans le pays. « Cet évènement marque le point de départ d’une marche irréversible vers l’émergence des Comores », a insisté Azali Assoumani, qui a ouvert la conférence en compagnie de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères.
Co-organisatrice de la CPAD, avec la Banque mondiale et le Pnud, la France s’est engagée à hauteur de 170 millions d’euros dans le financement du PCE. Ensembles, les partenaires bilatéraux et multilatéraux ont promis de décaisser un total de 1,6 milliard de dollars, pendant que les acteurs du secteur privé devraient contribuer à hauteur de 2,7 milliards de dollars, validant au passage la pertinence du PCE.
Plan stratégique de développement
« C’est un véritable plan stratégique de développement. Il sort d’une logique de silo pour, au contraire, apporter une vision structurée, en connectant les projets les uns aux autres », explique Mark Lundell, le directeur de la Banque mondiale pour l’Océan indien. L’institution financière a annoncé un soutien financier de l’ordre de 175 millions de dollars.
Cette somme est donc venue s’ajouter aux 164 millions de dollars du Pnud, aux 172,7 millions de dollars de la Bad, confirmés par son président, Akinwumi Adessina, lors d’une courte vidéo, ou aux 300 millions de dollars affectés par la Banque islamique de développement (BID), au renforcement local du secteur de l’agriculture.
Au niveau bilatéral et en dehors de la France, les contributions les plus remarquées, qu’elles soient financières ou techniques, viennent des Émirats arabes Unis, de la Serbie, du Japon et du Maroc.
Énergie et connections entre les îles parmi les priorités
Fidèle à son image de deuxième investisseur sur le continent, le Royaume chérifien a envoyé une forte délégation, composée notamment des représentants d’une quarantaine d’entreprises, « présentes essentiellement dans les secteurs de la construction, de l’agro-industrie et de la pêche ou encore du tourisme », précise Laaziz El Kadiri, le responsable Afrique de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Autant de filières mises en avant dans le PCE, pour relancer l’économie de l’Union des Comores, même si les priorités sont ailleurs Après s’être attaquées au dossier énergétique, les autorités comoriennes « doivent relever le double défi de connecter les îles entre elles, pour constituer un marché suffisamment attractif », affirme Mark Lundell, qui estime à « cinq ans minimum », le temps nécessaire pour donner confiance aux investisseurs privés.
Le pays sera alors à mi-chemin de son émergence économique, promise pour 2030. Le succès de cette collecte de fonds grandeur nature autorise en tous les cas les Comores de pouvoir continuer à en rêver.
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