Israël-Égypte : les affaires reprennent
Relance des Zones industrielles qualifiées.
Publié le 22 mars 2005 Lecture : 1 minute.
Loin de tout tapage et reconstruisant fil à fil des liens qu’on croyait à jamais rompus, des accords commerciaux permettent désormais à l’Égypte de travailler avec Israël. Depuis décembre 2004, les États-Unis laissent entrer sur leur territoire des produits fabriqués dans des Zones industrielles qualifiées (QIZ), sans quotas ni droits de douane. Seule condition à ce libre accès : 11,7 % de chaque produit issu des QIZ doit provenir d’Israël. Par exemple, une chemise made in Egypt peut être montée d’un col et de manchettes israéliennes. Dès l’annonce par Le Caire de l’application de cet accord commercial, quelque 400 petites et moyennes entreprises égyptiennes se sont inscrites pour s’installer dans les QIZ, selon le ministère du Commerce.
Ce n’est toutefois pas une première. L’Égypte emboîte en effet le pas à la Jordanie, où les QIZ, mises en place dans le cadre de l’accord de paix entre le royaume hachémite et Israël, existent depuis avril 1998. Ce système a connu un grand succès en Jordanie : 70 entreprises, pour un investissement de 700 millions de dollars, se sont installées dans les QIZ. Elles emploient quelque 40 000 personnes, dans le textile principalement. Près de 90 % des exportations totales de la Jordanie vers les États-Unis en 2004 – représentant 920 millions de dollars, contre 17 millions au moment de la signature de l’accord commercial – venaient des QIZ.
Jusqu’à cet accord, 50 % des exportations égyptiennes de textile étaient destinées au marché américain. En 2003, celles-ci ont représenté 470 millions de dollars. Les QIZ pourraient doubler ce volume et permettre la création de 250 000 emplois. La vitalité de l’accord israélo-jordanien et l’enthousiasme des Égyptiens à travailler avec les QIZ démontrent que le commerce est quelquefois une alternative à la violence et fait avancer la paix mieux que tous les discours.
