Embargo, mais pas trop

Comment Américains et Européens équipent l’armée chinoise.

Publié le 22 mars 2005 Lecture : 1 minute.

Malgré l’embargo sur les armes imposé à l’empire du Milieu après la sanglante répression du « printemps de Pékin », en 1989, les États-Unis et l’Europe vendent des équipements militaires – non stratégiques – aux Chinois, avec respectivement 6,7 % et 2,7 % de parts de marché. Les soldats de l’Armée populaire roulent dans des blindés américains Humvees. Les officiers chinois volent à bord d’hélicoptères dont les pièces sont fabriquées par EADS, le premier groupe de défense européen. La marine possède des navires propulsés par des moteurs allemands et français. Et Rolls-Royce équipe les avions bombardiers de l’empire du Milieu.
En décembre 2004, les dirigeants de l’Union européenne ont réaffirmé leur volonté de lever cet embargo avant la fin de juin 2005. Le marché chinois de l’armement est estimé à 15 milliards de dollars annuels, de quoi remplir les carnets de commandes des industriels européens. D’autant que Pékin est particulièrement intéressé par les avions de combat français Mirage et Rafale – en concurrence avec d’autres aéronefs américains – et les chars d’assaut allemands. Ce qui n’est pas sans inquiéter les membres du Congrès des États-Unis, qui ont clairement laissé entendre qu’ils étaient prêts à lancer des représailles commerciales contre l’Europe si elle mettait fin à l’embargo sur les armes. Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Richard Lugar, laisse planer la menace d’une interdiction des exportations de matériels et technologies vers les pays européens. Les Américains redoutent par-dessus tout que Pékin acquière des équipements sophistiqués en matière de communication, de vision nocturne et d’informatique, qui pourraient faire de l’armée chinoise l’une des plus modernes au monde.

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