Samuel Eto’o double la marque

Publié le 21 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Samuel Eto’o, l’avant-centre du FC Barcelone, a été désigné, pour la deuxième année consécutive, footballeur africain de l’année par la Confédération africaine de football (CAF), au cours d’une cérémonie organisée à Durban, le 15 février. Cette distinction récompense un début de saison 2004-2005 exceptionnel. À 24 ans, dont sept passés en Espagne, le Camerounais est aujourd’hui un des meilleurs attaquants du monde. Son palmarès en sélection nationale est déjà impressionnant : un titre olympique en 2000 et une Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2002. En club, avec Majorque, où il a joué cinq saisons, son bilan n’est pas mal non plus : 54 buts en championnat, et une Coupe du roi en 2003. Pourtant, jusqu’à ses débuts en Catalogne, en septembre 2004, Samuel Eto’o a longtemps fait figure d’éternel grand espoir du foot africain.

Transparent pendant la CAN 2004, moyen avec les Lions indomptables en groupe qualificatif pour la Coupe du monde 2006 (le Cameroun est distancé par la Côte d’Ivoire), pénalisé par le mauvais rendement de son club des Baléares, Eto’o n’a pas réalisé une saison 2003-2004 fantastique. Mais son arrivée à Barcelone l’a relancé. Son adaptation a été exceptionnellement rapide. Et sa complicité avec le Brésilien Ronaldinho, son pourvoyeur de ballons attitré, qui n’est pas sans rappeler celle qui fut la sienne en sélection avec Patrick Mboma, fait des ravages. Au sein d’un club tourné vers l’offensive, et jouant pour lui, l’individualiste camerounais, Pichichi (meilleur buteur) de la Liga avec 15 réalisations, a pris une nouvelle dimension. Et sa marge de progression reste immense.
Eto’o a rongé son frein pendant cinq ans à Majorque, où il avait été prêté par le Real de Madrid. Le club merengue de Zidane et Ronaldo l’a fait venir en Europe à 17 ans, mais ne lui a jamais donné sa chance. Le Camerounais, rancunier, s’est catégoriquement opposé à l’idée d’un retour à Madrid cette saison et a obtenu d’être transféré, pour 27 millions d’euros, à Barcelone. Son aversion pour Madrid se traduit, sur le terrain, par une cascade de buts à chaque fois qu’il rencontre ses anciens partenaires. Il n’en fallait pas plus pour qu’il soit adopté par les supporteurs blaugrana. Eto’o, réputé un temps pour ses frasques et ses goûts de luxe, s’est assagi après son arrivée en Catalogne. Son métier passe désormais avant le reste. Le canonnier camerounais a coché sur son agenda la date du 10 avril, celle du match retour contre le Real, qui sera décisif dans la course au titre de champion d’Espagne, qui manque encore à son palmarès.

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Mais avant cela, un autre rendez-vous capital se profile, le 23 février : le huitième de finale aller de Ligue des champions contre les Anglais de Chelsea. Pour un duel attendu contre son dauphin, l’Ivoirien Didier Drogba. Un Drogba décisif, l’an dernier, avec l’Olympique de Marseille, et qui pouvait légitimement prétendre, lui aussi, au titre de meilleur footballeur africain. Mais qui a pâti d’une blessure qui l’a écarté des terrains deux mois, du caractère plus défensif du jeu déployé par son club et du rigoureux turn-over imposé par son entraîneur, le Portugais José Mourinho. Aujourd’hui, Eto’o et Drogba incarnent le renouveau d’un football africain orphelin de ses stars depuis les retraites du Ghanéen Abedi Pelé et du Libérien George Weah. Ils n’ont pas fini de faire parler d’eux. Et de nous enchanter…

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