Ruée vers l’or noir et désillusions

Avec plus de cinq cents projets engagés ou sur le point de l’être en l’espace de cinq ans, les investissements se multiplient.

Publié le 21 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Ils sont des milliers à avoir rejoint la Guinée équatoriale, troisième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne. Dans un pays où tout, ou presque, reste à faire, où le personnel qualifié est une denrée rare, il y a toujours une place à prendre. Le pétrole reste le domaine des Américains, mais les « pétroliers » embauchés sur les plates-formes viennent aussi d’Asie. Parmi les Européens dominent les Espagnols, ceux qui n’avaient jamais quitté le pays et ceux qui sont venus plus récemment, dans le cadre de la coopération socioculturelle. Les Français sont là également, essentiellement des privés, qui travaillent dans la distribution de produits pétroliers, le BTP, la téléphonie et les services. L’économie gabonaise n’étant plus aussi porteuse qu’avant, sauf à découvrir de nouveaux gisements pétroliers, les « Français du Gabon » se sont implantés en Guinée équatoriale, investissant notamment dans l’hôtellerie, la location de voitures, le froid industriel ou les assurances.
Mais les Européens sont de plus en plus concurrencés par les Chinois ou les Coréens, qui font une entrée remarquée dans le pays. Exploitation forestière, routes, adduction d’eau, projets d’électrification, hôtellerie et restauration, ces derniers investissent de grands pans de l’économie. Pour preuve, ces petits commerces, hôtels, bars et restaurants tenus par des Chinois, qui constituent la partie émergée de l’iceberg. Les Libanais ne sont pas en reste. Outre la restauration, les voilà aussi dans la construction…
À côté des « visages pâles », il y a les Africains. Les plus nombreux. Ils sont venus des pays voisins francophones, Gabon et Cameroun, mais aussi de l’Afrique de l’Ouest : Sénégal, Mali et Bénin. Ainsi que du Nigeria et du Ghana. Un moyen pour certains de mettre un pied plus tard en Europe, via Madrid, Londres étant désormais difficilement accessible, comme le confie ce chauffeur de taxi ghanéen. S’ils sont nombreux à pratiquer de petits métiers – taximan, garagiste, etc. -, certains offrent pour leur part une expertise de premier ordre. Pour preuve Sotec, une entreprise togolaise, sous-traitante de Bouygues, qui intervient dans la construction du Paseo de Bata, ou encore la société camerounaise Golf Petroleum Services, qui assure la maintenance des installations pétrolières onshore et offshore.
Certes, pour les immigrés africains, tout n’est pas toujours rose, loin s’en faut… Mais pas question de faire la fine bouche. Au moins ici, « il y a du boulot ! »

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