Le Nigeria compte délivrer ses visas à l’entrée sur le territoire pour les Africains
Les détenteurs d’un passeport africain voyageant au Nigeria pourront effectuer leur formalité de visa à leur arrivée dès janvier 2020, afin de faciliter la libre circulation des personnes sur le continent, a annoncé le président Muhammadu Buhari.
Si les frontières terrestres nigérianes sont fermées aux importations de marchandises depuis le 20 décembre, la circulation des personnes va être fluidifiée. « Nous avons pris la décision stratégique de faire tomber les barrières qui entravent la libre circulation de nos populations sur le continent », a déclaré le chef de l’État nigérian lors du Forum d’Assouan pour la paix et le développement durable, qui s’est ouvert mercredi en Égypte.
Les visas pourront désormais être délivrés à leur arrivée au Nigeria pour « toutes les personnes titulaires d’un passeport d’un pays africain avec effet à partir de janvier 2020 », dit un communiqué de la présidence.
Revirement de posture ?
« Nous devons en outre promouvoir le libre-échange à l’intérieur de l’Afrique et entre Africains, surtout maintenant que nous avons lancé l’accord de libre-échange africain », a déclaré le président Buhari, plaidant pour des « investissements massifs dans les infrastructures de transport » en Afrique.
Le Nigeria, première économie d’Afrique et premier marché du continent avec 190 millions d’habitants, a été l’un des derniers pays avec le Bénin, à adhérer début juillet à la zone de libre échange continentale (Zleca), lors d’un sommet de l’Union Africaine.
La Zleca doit à terme constituer un marché de 1,2 milliard de personnes et permettre de faire passer les échanges intra-africains de 15 à 60 %, selon l’UA, et constituer « un pas vers la paix et prospérité ». Le marché devait être actif à partir de 2020.
D’âpres négociations se poursuivent toutefois en coulisses sur sa mise en œuvre progressive. Le Nigeria a pris des mesures allant à l’encontre de cet esprit d’ouverture en fermant fin août et « jusqu’à nouvel ordre » ses frontières terrestres afin d’obliger les pays voisins – aux économies très dépendantes du commerce avec le géant anglophone – à endiguer la contrebande de produits comme l’essence et le riz.
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