Investir en Tunisie, le parcours du combattant de la diaspora
Bien que l’argent de la diaspora versé en Tunisie représente 5 % du PIB, les potentiels investisseurs tunisiens de l’étranger se sentent peu considérés. Exemple avec un financier de la City reconverti dans l’huile d’olive.
L’aventure commence au tournant des années 2010 par une banale discussion à Londres entre collègues de bureaux expatriés. Le thème : que pourraient-ils faire pour aider leurs pays ? « Je parle de l’huile d’olive tunisienne. Mes amis indiens me disent que c’est un produit de luxe chez eux. Comme la Tunisie ne vend que du vrac, ça me donne l’idée de lancer une société d’huile conditionnée pour l’exportation », se rappelle Amine Sifaoui, spécialiste à l’époque des produits dérivés bancaires pour des multinationales comme BNP Paribas ou JP Morgan.
Travaillant dans un milieu – la finance – hyper digitalisé et collaborant régulièrement avec des experts installés en Belgique ou en Suède, le Tunisien pense piloter son entreprise, Oilyssa, depuis l’Europe avec l’aide de son père, ingénieur agronome à la retraite, et son beau-père.
Il déchante très vite : « Pour chaque papier, tu dois te déplacer en personne dans l’administration. Tu peux attendre une heure uniquement pour faire légaliser ta signature. Et chaque mois, tu dois te rendre à la recette des finances pour une déclaration. » Finalement Amine Sifaoui saute le pas : après avoir quitté la Tunisie depuis 21 ans, le quadragénaire se réinstalle à Tunis en 2017 : « Mais, précise-t-il, c’est aussi parce qu’il y avait une motivation personnelle importante. Sans ça, je ne sais pas si je serais revenu. »
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