Présidentielle en Algérie : Abdelmadjid Tebboune élu au premier tour avec 58,15 %

Le candidat Abdelmadjid Tebboune est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle avec 58,15 % des voix, a annoncé l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).

Abdelmadjid Tebboune

Abdelmadjid Tebboune

Publié le 13 décembre 2019 Lecture : 3 minutes.

L’instance chargée d’organiser l’élection a dévoilé ce vendredi les résultats du premier tour de la présidentielle qui s’est tenue le 12 décembre : Abdelmadjid Tebboune devance largement ses concurrents en remportant quelque 58,15 % des suffrages exprimés. Suivent, dans l’ordre, Abdelkader Bengrina (17,38 %), Ali Benflis (10,55 %), Azzedine Mihoubi (7,26 %) et enfin Abdelaziz Belaïd (6,66 %).

Dans la soirée, le nouveau chef de l’État a remercié ceux qui se sont déplacés comme ceux qui ont boycotté le rendez-vous électoral, et s’est adressé au « Hirak béni » : « Je lui tends la main pour un dialogue franc », a-t-il affirmé, promettant de « tourner la page du passé » et de travailler « sans exclusion » ni esprit de « vengeance ».

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Il a ensuite remercié l’armée et son chef, le général Ahmed Gaïd Salah, et s’est engagé à poursuivre la lutte contre la corruption et la issaba (bande mafieuse). Il a également annoncé une « révision profonde » de la Constitution, qui sera soumise à référendum, ainsi qu’un gouvernement « avec des ministres de 26-27 ans ».

Réactions nationales et internationales

Un peu plus tôt, l’ex-candidat Azzedine Mihoubi avait félicité et souhaité « bonne chance » au nouvel élu. L’islamiste Abdelkader Bengrina, challenger surprise, a accepté les résultats de ce scrutin « qui a permis au peuple de récupérer sa souveraineté ».

Quant à l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis, il a assuré qu’il ne déposerait pas de recours et appelé au calme, demandant aux jeunes de son parti (Talaie El Huriyet) de « reprendre le flambeau ». « Les hommes viennent et partent, les idées restent », a-t-il ajouté. Les résultats définitifs seront proclamés par le Conseil constitutionnel entre le 16 et le 25 décembre.

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À l’international, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a notamment congratulé le nouveau locataire du palais d’El Mouradia. Son homologue français Emmanuel Macron, dont le pays a été la cible de multiples critiques durant la campagne, a quant à lui « pris note » du choix des électeurs algériens, et encouragé « le dialogue qui doit s’ouvrir entre les autorités et la population ».

Abstention record

Abdelmadjid Tebboune, 73 ans, avait fait un éphémère passage à la primature en 2017, après avoir occupé les fonctions de wali (préfet) et différents postes ministériels (Collectivités locales, Culture, Habitat) sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Sa campagne a été parsemée de multiples obstacles, notamment la démission de son directeur de campagne, Abdallah Baali, et la mise en détention de deux de ses proches, l’homme d’affaires Omar Alilat et l’ex-conseiller à la présidence Zine Hachichi. Le candidat a annoncé 54 engagements pour « réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le Hirak », promettant l’instauration d’une « nouvelle République ».

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Même si Mohamed Charfi, le président de l’Anie, a remercié l’armée et salué « l’ambiance de fête » dans laquelle s’est déroulée le scrutin, ce dernier a été marqué par une très faible participation (39,83 %). Plus de six électeurs sur dix ne sont pas déplacés, ce qui représente le plus faible taux jamais enregistré pour une présidentielle en Algérie. Au sein de la diaspora, l’abstention est particulièrement marquée : elle s’élève en effet à 91,3 %, selon les chiffres communiqués au soir du scrutin par l’Anie.

Manifestations dans plusieurs villes du pays

Autre fait marquant : la participation quasi-nulle en Kabylie (0,21 % à Béjaïa, par exemple). Dans la région, des bureaux de vote ont été saccagés et fermés par des manifestants qui contestaient la tenue de la présidentielle. La journée électorale de jeudi a également été marquée par des manifestations massives à travers le pays. À Alger, des milliers de manifestants ont investi les rues derrière le mot d’ordre « Non au vote ! ».

L’annonce des résultats a coïncidé avec le 43e vendredi de protestation consécutif du Hirak, le mouvement populaire qui a obtenu en avril la démission du président Bouteflika. La foule était nombreuse pour rejeter le verdict des urnes et dénoncer un « vote truqué », à Alger mais aussi à Tizi Ouzou, Jijel, Constantine, Mostaganem ou encore Oran, où la police a tenté d’interdire le cortège et procédé à des dizaines d’arrestations.

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