Zleca : le « made in Africa » expliqué en 2 minutes
« Made in China », « Made in America », « Made in France »… Tout le monde connaît ces appellations censées garantir l’origine des produits que nous achetons. Mais à quand un label pour l’Afrique ? Explications en vidéo.
Avec le développement de la ZLECA ou Zone de libre échange continentale, c’est l’objectif central de l’Agenda 2063 de l’Union africaine : le « made in Africa ».
Au delà du label, il s’agit de favoriser le développement de chaînes de valeur sur le continent pour permettre à ce dernier de mieux profiter de ses propres richesses. À titre d’exemple, environ 90% de la valeur ajoutée de l’industrie mondiale du cacao (chocolat, pâte, poudre, beurre de cacao…) échappe aujourd’hui aux pays producteurs. L’objectif de ce Label c’est de permettre à l’Afrique de mieux s’intégrer dans la mondialisation
Alors le « made in Africa », ça voudrait dire quoi concrètement ?
Il s’agirait d’abord d’un label, garanti et contrôlé par la Commission de l’Union africaine et dont pourraient bénéficier des marchandises produites tout ou partie sur le continent, selon certains critères. Des critères qu’il reste encore à définir… Et c’est bien là le problème.
Prenez l’exemple du label « Made in France », il n’est pas obligatoire pour tous les produits et ne concerne que ceux dont 45% minimum de la valeur ajoutée a été apportée en France.
Aux États-Unis, en revanche, le label « Made in America” est obligatoire, comme en Chine, au Japon ou au Canada… Mais pour coller cette étiquette sur un produit, il faut que 75% de ses coûts de fabrication soient supportés aux États-Unis.
Alors que faudrait-il faire pour développer un label « made in Africa » sérieux et reconnu par tous ?
Un paravent pour des importations déguisées ?
D’abord, il faudra se mettre d’accord pour que les critères servant à le définir conviennent à tous les types d’industrie présents sur le continent. Quand un produit est fabriqué dans un seul pays, comme cela peut arriver avec des produits agricoles et alimentaires, le problème est simple, mais il se complique quand le processus de fabrication est mondialisé.
Quelle part de la transformation devra être réalisée en Afrique pour bénéficier du label ? Certains pensent que si le critère est placé trop bas, le risque c’est que le label ne soit qu’un paravent pour des importations déguisées, notamment de produits chinois. Imaginons par exemple un bol de porcelaine produit en Chine puis décoré en Afrique. Pourra-t-il obtenir le fameux label « made in Africa » ? Ou restera-t-il « made in China » ?
Garantir le sérieux de l’ensemble du processus, de la définition des critères au contrôle du produit final, est un enjeu de taille pour l’industrie africaine, afin d’éviter de créer des situations de concurrence déloyale.
Dernier enjeu et non des moindres, il faudra que le nouveau label soit adossé à une politique forte d’accompagnement des petites et moyennes entreprises, notamment en ce qui concerne l’appropriation des nouvelles technologies. Avec pour objectif d’éviter qu’une industrialisation non maîtrisée ne provoque les mêmes dégâts sociaux et environnementaux qu’en Asie ou en Amérique du Sud par exemple…
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