Présidentielle en Algérie : le Conseil constitutionnel entérine l’élection d’Abdelmadjid Tebboune

Le Conseil constitutionnel algérien a publié lundi soir les résultats définitifs de la présidentielle du 12 décembre, entérinant la victoire au premier tour d’Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Le candidat Abdelmadjid Tebboune avant une conférence de presse à Alger, le 24 novembre 2019. © Fateh Guidoum/AP/SIPA

Le candidat Abdelmadjid Tebboune avant une conférence de presse à Alger, le 24 novembre 2019. © Fateh Guidoum/AP/SIPA

Publié le 17 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.

« Le Conseil constitutionnel proclame Abdelmadjid Tebboune président de la République algérienne démocratique et populaire », a annoncé le président de l’institution, Kamel Feniche, dans une déclaration lue à la télévision nationale, en présence de onze autres membres de l’instance.

Le chef de l’État élu « prendra ses fonctions dès sa prestation de serment », a poursuivi Kamel Feniche. La Constitution prévoit que le président prête serment « dans la semaine suivant son élection ».

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« Nous n’avons reçu aucun recours » des candidats battus, a également indiqué le président du Conseil constitutionnel.

Modifications mineures des résultats

Abdelmadjid Tebboune succédera à Abdelaziz Bouteflika, chef de l’État contraint à la démission en avril par un mouvement populaire, inédit et massif, de contestation du régime. Ce mouvement, le Hirak, avait fermement rejeté la tenue du scrutin, marqué par un taux d’abstention supérieur à 60 %.

Durant les vingt ans de présidence Bouteflika, Tebboune, haut fonctionnaire de carrière et apparatchik du régime, a été titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels et fut brièvement Premier ministre, pour une courte durée de trois mois, en 2017, avant de tomber en disgrâce.

Le Conseil a très marginalement corrigé les résultats préliminaires annoncés au soir du scrutin par l’Anie

Le Conseil a très marginalement corrigé les résultats préliminaires annoncés au soir du scrutin par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) qui a récupéré, après un récent amendement à la loi électorale, les prérogatives du ministère de l’Intérieur en terme d’organisation et de supervision du scrutin.

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Ces modifications mineures, de 0,1 à 0,2 point de pourcentage, ne modifient pas l’ordre d’arrivée. Les résultats définitifs donnent Tebboune élu avec 58,13 % des suffrages. En 2e position, l’islamiste Abdelkader Bengrina, qui a longtemps soutenu Abdelaziz Bouteflika, a recueilli 17,37 % des voix. Ali Benflis, autre ancien Premier ministre de Bouteflika avant de devenir son principal adversaire électoral, complète le podium avec 10,55 %.

Abstention historique

Azzedine Mihoubi, patron du Rassemblement national démocratique (RND), un des principaux soutiens de la présidence de Bouteflika, obtient 7,28 % des suffrages. Ferme la marche avec 6,67 % Abdelaziz Belaïd, ancien cadre du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et fondateur d’un micro-parti, le Front El Moustakbel, ayant soutenu Bouteflika.

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Selon le Conseil constitutionnel, la participation définitive s’établit à 39,88 %, le plus faible taux de l’histoire des élections présidentielles pluralistes en Algérie. Il est notamment inférieur de plus de dix points à celui du précédent scrutin, qui en 2014 avait vu la quatrième victoire du président Bouteflika.

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