Ben Bella a lieu d’être satisfait

Publié le 21 février 2005 Lecture : 1 minute.

C’est la fin d’une époque en Algérie. Lundi 14 février, les autorités ont décidé de supprimer la journée du 19 juin de la liste des fêtes nationales. Le conseil de gouvernement a adopté un avant-projet de loi portant modification de la loi du 23 juillet 1963 amendée, fixant la liste des fêtes légales. Désormais, le « 19 juin » ne sera plus « chômé et payé ». Le gouvernement a justifié sa décision par « l’évolution historique de notre pays, ainsi que la démarche de réconciliation à laquelle notre peuple est attelé sous la direction du président de la République ».

Un homme a toutes les raisons du monde d’être satisfait : Ahmed Ben Bella, élu président en 1963 et victime d’un coup d’État conduit par son ministre de la défense Houari
Boumedienne au petit matin du 19 juin 1965. Depuis, le pouvoir invitait chaque année les Algériens à commémorer avec faste un putsch, officiellement baptisé « redressement
révolutionnaire ». En dépit de la remise en liberté au début des années 1980 du président renversé, les gouvernements successifs avaient maintenu la journée du 19 juin dans la
liste des fêtes nationales, à l’instar du 1er novembre, jour du déclenchement de la révolution, et du 5 juillet, qui célèbre la fête de l’indépendance.

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Un seul dirigeant avait osé remettre en question cette cérémonie : Mohamed Boudiaf. Lors de son bref passage à la présidence en 1992, Boudiaf, assassiné par un officier militaire le 29 juin de la même année, a purement annulé la « fête du 19 juin », qu’il qualifiait d’aberration historique. À la faveur de son projet d’amnistie générale, Abdelaziz
Bouteflika, l’ancien ministre des Affaires étrangères qui avait activement pris part au renversement de Ben Bella, a donc décidé de tourner la page.

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