Au pays de l’or vert

Un patrimoine naturel exceptionnel qui pourrait attirer les visiteurs du monde entier.

Publié le 21 février 2005 Lecture : 3 minutes.

Le principal attrait de la Guinée équatoriale réside dans la beauté de sa forêt dense et humide, qui couvre les trois quarts de son territoire. Un nouvel éden pour les accros de l’écotourisme ? Difficile de répondre par l’affirmative, car les infrastructures touristiques sont encore insuffisantes, et les diverses autorisations exigées à chaque visite transforment la moindre excursion en parcours du combattant.
Néanmoins, dans ce petit État d’Afrique centrale, la conservation du patrimoine écologique, notamment forestier, est une réalité. Le pays compte pas moins de treize aires protégées, soit quelque 700 000 hectares au total – un quart de la superficie du pays. La région continentale, appelée le Rio Muni, en abrite une dizaine ; l’île de Bioko, où se trouve Malabo, la capitale, en possède deux. Quant aux îles Annobon, Corisco et Ebobey, c’est l’ensemble de leur territoire qui est préservé. Ces sites offrent un véritable potentiel touristique. Mais, au-delà, tout le territoire national est concerné. La sélection des aires protégées obéit à des critères très stricts, où entrent en compte des paramètres biologiques, socio-économiques et culturels. Loin d’être une simple réserve de biodiversité, la forêt abrite aussi des populations qui en tirent l’essentiel de leurs ressources.
Dans cet écosystème, la forêt primaire, poumon vert de la planète, prédomine. Pas question de l’abîmer ! Dehors, les forestiers ! Toutes les aires ne sont toutefois pas soumises au même niveau de protection. Tout dépend de l’importance et de la rareté des espèces végétales ou animales qu’elles abritent. Parmi les quatre catégories d’aires protégées existantes, la plus chouchoutée est la réserve scientifique. La Guinée équatoriale en compte deux : la Caldera de Luba, au sud de l’île de Bioko, et la plage Nendyi, située près du cap San-Juan, au sud du pays, dans sa partie continentale. Suivent les trois parcs nationaux, véritables joyaux du pays. Puis les monuments naturels, aires de préservation des paysages rocheux, et les réserves naturelles, localisées dans leur immense majorité le long du littoral et sur les îles. Nombre d’entre elles abritent de magnifiques tortues géantes.
Le visiteur qui se rend en Guinée équatoriale n’aura pas la possibilité de tout visiter, loin s’en faut. Pour l’heure, outre le parc national de Pico Basile (3 011 m) – un ancien volcan éteint et le plus haut sommet de l’île Bioko, facilement accessible -, il pourra visiter Monte Alen, le fleuron des parcs nationaux. Pour arpenter ces 300 000 hectares de forêt primaire, il faudra être équipé en conséquence : un bon 4×4, loué à Bata, un guide chevronné, recommandé par Ecofac (projet de conservation des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, qui assure la gestion du parc), s’acquitter du droit de visite et de photographier, soit quelque 15 000 F CFA. Et voilà notre écotouriste sur la route ! Il ira de Bata à Niefang et, de là, gagnera Bisun. C’est ici que se situe l’entrée du parc. Éléphants, gorilles, sitatungas (poules d’eau), mandrills, grenouilles goliath, arbres géants et magnifiques orchidées, tout y est. Ravissement, frayeurs, fatigue et joie garantis. Après une randonnée sportive et pleine d’émotions, notre touriste pourra trouver un repos bien mérité à l’hôtel ou dans les campements du parc. Ces derniers sont un peu sommaires, mais on n’est pas là pour le confort !
L’autre perle écologique du pays est l’île d’Annobon, perdue au beau milieu de l’Atlantique, à quelque 600 kilomètres au sud de Bioko. Longtemps isolée, l’île, dont le nom signifie « bonne année » en portugais, est, depuis peu, accessible par avion, un aéroport ayant été construit à Palé, la seule ville des lieux, qui dispose aussi d’un hôtel. Classée réserve naturelle, Annobon, ceinte d’une mer poissonneuse, est une petite merveille de la nature. Il ne faut guère compter sur les plaisirs balnéaires, l’île ayant peu de belles plages, sauf sur la côte ouest, plus protégée des vents, qui offre des petites anses au sable doré. L’attrait d’Annobon réside dans la possibilité de randonnées pédestres et, surtout, dans la pêche au thon. Et, qui sait, à la baleine, une spécialité qui a fait la réputation des farouches Annobonnais.

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