[Chronique] Zimbabwe : l’épouse du vice-président Constantino Chiwenga « débranche » son mari
Marry Mubaiwa vient d’être inculpée pour tentative d’assassinat après avoir « illégalement débranché la perfusion » de son mari, le 8 juillet dernier.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 17 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.
Décidément, la virilité traditionnellement associée aux hauts gradés de l’armée a du plomb dans l’aile, quand il s’agit du général Constantino Chiwenga. D’abord, certains médias francophones aiment franciser son prénom en « Constantine », désignation de baptême totalement désuète. Ensuite, il lui aura fallu invoquer une anomalie cutanée et un remède à base de feuilles pour éteindre la rumeur selon laquelle il utilisait une crème éclaircissante.
Ces dernières semaines, ce sont les expériences sentimentales de l’artisan de la démission forcée de Robert Mugabe qui sont étalées sur la place publique. Si l’ancien chef d’état-major de l’armée et actuel vice-président a inventé, fin 2017, une sorte de coup d’État sans renversement de régime, il apparaît qu’il n’est pas à la manœuvre, lorsqu’il s’agit de putschs conjugaux.
L’épouse controversée de Constantino Chiwenga a été placée, ce lundi, en détention provisoire. Selon les documents présentés au juge Crispen Mberewere, Marry Mubaiwa est venue dans un hôpital de Pretoria, le 8 juillet dernier, « avec l’intention de nuire sérieusement au plaignant ». Alors que son époux était hospitalisé, l’accusée « a illégalement débranché la perfusion du plaignant » qui « s’est mis à saigner abondamment ». Elle a ensuite « sorti le plaignant de son lit, l’a pris par la main et l’a sorti de sa chambre, avant d’être interceptée par la sécurité ».
Blanchiment d’argent
Âgée de 38 ans, l’ancien mannequin Marry Mubaiwa a-t-elle tenté d’éliminer son mari de 63 ans ? Madame Chiwenga vient d’être inculpée pour tentative d’assassinat et écrouée jusqu’à la prochaine audience, le 30 décembre. Son avocat a annoncé qu’il allait demander sa remise en liberté. Même libre, elle ne devrait pas s’improviser infirmière auprès du général Chiwenga qui est rentré le mois dernier d’un séjour médical de quatre mois en Chine. Monsieur et Madame sont aujourd’hui séparés.
Les déboires judiciaires de Marry Mubaiwa ne se limitent pas à cette affaire. C’est sur ordre de la Commission anticorruption qu’elle a été interpellée samedi par la police. Si son mari est accusé de blanchiment de peau, elle est sur la sellette pour blanchiment d’argent. Depuis la chute de Mugabe, elle aurait acheté, en Afrique du Sud, une propriété et deux véhicules tout-terrain de luxe, suite au transfert d’un million de dollars de ses comptes zimbabwéens vers des banques sud-africaines, « en cachant ou en maquillant leur véritable utilisation » et en violation du contrôle des changes. Une accusation qui passe mal alors que son époux promeut la lutte contre la fuite des capitaux et l’évasion fiscale.
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