Moody’s abaisse la note souveraine du Ghana
Moins d’un an après Fitch, Moody’s abaisse lui-aussi la note souveraine du Ghana. En cause : la détérioration de la situation budgétaire et de l’endettement du pays d’Afrique de l’Ouest.
C’est une « sortie » qui commence mal : alors que le Ghana a annoncé publiquement son intention d’emprunter entre 1 milliard et 1,5 milliard de dollars sur les marchés internationaux cette année, Moody’s a dégradé le 27 juin dans la soirée la note souveraine du pays d’Afrique de l’Ouest. La notation en devises baisse d’un cran, de B1 à B2, avec une perspective négative. La notation en monnaie locale n’est pas modifiée.
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« Le principal facteur expliquant la décision de Moody d’abaisser la note souveraine du Ghana est le niveau élevé et l’augmentation de la dette du pays ainsi que la détérioration de sa soutenabilité. L’agence de notation prévoit que la dette publique dépassera 65% du PIB d’ici à la fin de 2015 contre 55,7% en 2013, se traduisant par une hausse des dépenses d’intérêt par rapport aux recettes publiques », a souligné Moody’s dans un communiqué.
Vulnérabilité croissante
Le paiement des intérêts a représenté 23% des revenus de l’Etat en 2013 contre 14% en 2012, un niveau qui devrait continuer à augmenter selon Moody’s en raison de l’importance de la dette locale (plus de la moitié de la dette publique), dont la maturité est très courte et les taux très élevés.
En octobre dernier, une autre agence de notation internationale, Fitch, avait abaissé la note souveraine du Ghana (de B+ à B) pour la même raison, rappelant que le poids de la dette dans le PIB était passé de 38,3% en 2011 à 48,8% en 2012.
Dans son communiqué, Moody’s a également souligné la vulnérabilité croissante du pays d’Afrique de l’Ouest et sa fragilité face à une crise éventuelle de liquidité et un arrêt soudain des flux de capitaux étrangers, qui financent aujourd’hui une part importante des déficits jumeaux ghanéens.
Moody’s estime que l’achèvement de l’infrastructure gazière du champs Jubilee ainsi que l’atteinte de la pleine capacité de production pétrolière pourraient limiter les risques globaux.
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