[Tribune] Précis d’érudition islamique en Afrique de l’Ouest
En ces temps où l’on ne parle de l’islam dans l’Ouest africain qu’en évoquant les questions, certes importantes, de terrorisme et de sécurité, il est bon de rappeler aussi ce que la religion musulmane a signifié pour l’histoire intellectuelle de la région.
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Souleymane Bachir Diagne
Philosophe sénégalais, professeur de langue française et directeur de l’Institut d’études africaines à l’Université Columbia, New York
Publié le 24 décembre 2019 Lecture : 3 minutes.
Le Sahara a toujours été un espace de passage et d’échange. C’est le discours colonial sur l’Afrique qui a fabriqué une séparation entre deux mondes de part et d’autre de ce désert, un Nord relevant de la science « orientaliste », et un Sud que l’ethnologie, science des « sociétés sans écriture », était chargée d’expliquer.
Ce discours prolongeait le propos d’une philosophie hégélienne de l’Histoire qui avait posé que le continent africain devait être divisé en trois. Premièrement, une Égypte appartenant au monde asiatique, deuxièmement, une Afrique du Nord ayant vocation à prolonger l’Europe de l’autre côté de la Méditerranée, mais en tant que colonie, et, troisièmement, ce qu’il appela alors « l’Afrique proprement dite », celle située au sud du Sahara.
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