Une prestigieuse fratrie

Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

« Dacoury-Tabley, oui je connais, mais lequel ? Louis-André, la figure historique du FPI passé aux Forces nouvelles (ex-rébellion), Paul, l’évêque de Grand Bassam, ou François, l’ancien ministre et maire de Gagnoa ? » C’est ce genre de réponse qu’on s’attire généralement quand on évoque devant un Ivoirien ce patronyme très répandu dans tout le pays, mais singulièrement dans l’Ouest. Désormais ; il faudra ajouter un prénom à la liste, celui de Philippe-Henry, le nouveau gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Beaucoup moins connu que ses illustres frères, l’heureux successeur de Charles Konan Banny a grandi dans le bastion familial de Gagnoa. Très tôt, il croise Laurent Gbagbo, grand ami de Louis-André. Il fréquente le collège catholique de la ville, puis s’installe à Abidjan pour passer – avec succès – un baccalauréat littéraire. Des lettres, Philippe-Henry passe sans problème à l’économie et décroche un diplôme d’études approfondies de l’université d’Abidjan. Entré sur concours, en 1974, au Centre de formation professionnel de la BCEAO, il fera au sein de la banque l’essentiel de sa carrière – vingt-neuf ans ! – et en gravira un à un les échelons : chef de section, directeur d’agence au niveau national, responsable de service au siège de Dakar
En 2001, ses efforts sont récompensés par un poste d’administrateur à la Banque africaine de développement (BAD), à Tunis, qu’il conservera jusqu’en 2007. Représentant de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et de la Guinée-équatoriale, il prend une part active à la définition et à l’élaboration des politiques de développement. Outre son origine bété et les liens d’amitié de sa famille avec le chef de l’État, Philippe-Henry a indiscutablement le profil du poste : une longue pratique des politiques monétaires et une solide expérience des questions développement. Son nom circulait depuis plusieurs semaines dans les cercles bien informés. Pour beaucoup, il était le candidat caché du président, qui s’attendait à une levée de bouclier contre Paul-Antoine Bohoun Bouabré, son ex-grand argentier. Plutôt discret et effacé, le nouveau gouverneur n’affiche aucun engagement politique, même s’il a partagé par le passé les convictions de son frère François, membre du PDCI. Le président burkinabè n’a eu aucune difficulté à soutenir sa candidature auprès des autres États membres.
En tant que médiateur dans la crise ivoirienne, il ne pouvait se permettre d’affaiblir Gbagbo en appuyant les velléités de son compatriote Damo Justin Barro, le gouverneur intérimaire. C’eût été prendre le risque de fragiliser le processus en cours.

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