Fintech : Vodafone veut voir plus grand pour M-Pesa
L’opérateur britannique qui contrôle le sud-africain Vodacom et le kényan Safaricom veut transformer le célèbre service de paiement par mobile en une plateforme de services financiers et e-commerce sophistiquée et disponible sur l’ensemble du continent.
![Un Kényan parle au téléphone à un point de vente Safaricom dans le bidonville de Kibera à Nairobi, Kenya. © KHALIL SENOSI/AP/SIPA/2008](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/12/18/sipa_ap20727042_000003.jpg)
Un Kényan parle au téléphone à un point de vente Safaricom dans le bidonville de Kibera à Nairobi, Kenya. © KHALIL SENOSI/AP/SIPA/2008
Douze ans après son lancement par Safaricom au Kenya, le service pionnier de paiement par mobile, M-Pesa demeure une success story dont le potentiel est sous exploité. C’est du moins l’avis de Nick Read, directeur général de l’opérateur britannique Vodafone, actionnaire majoritaire de Safaricom via l’entité sud-africaine Vodacom.
Le dirigeant a confié au Financial Times son souhait de faire de M-Pesa une plateforme complète de services financiers et e-commerce disponible sur l’ensemble du continent.
Vendre des parts
Depuis sa création, M-Pesa s’est déjà diversifié en proposant des solutions de crédits et d’épargne, de paiements marchands ou plus récemment de l’investissement financier. Le nouvel acte de son développement pourrait passer par la création d’une société indépendante. Objectif : accroître sa valeur en cédant des parts.
M-Pesa, qui représente actuellement 3,5 % des revenus de Vodacom pour un chiffre d’affaires d’un peu plus d’un milliard de dollars en 2018, pourrait être ainsi valorisé à 1,5 milliard de dollars.
Pour y parvenir, Nick Read veut d’abord se concentrer sur la consolidation des activités de M-Pesa dans les sept pays africains où le service opère. La possible entrée sur le marché éthiopien fait également partie des priorités tout comme la création de partenariats stratégiques avec des entreprises technologique et des institutions financières.
Le succès du mobile money est très des dépendants des contextes de chaque pays.
Un succès panafricain
Si son succès ne se dément pas au Kenya et en Tanzanie, le déploiement de M-Pesa à l’international n’a pas toujours été une réussite. Introduit en Afrique du Sud en 2014, le service a stoppé ses activités deux ans plus tard faute d’avoir séduit une clientèle déjà bancarisée. Il a également connu un échec en Inde, en Albanie, en Roumanie et en Afghanistan.
« Le succès du mobile money est très dépendant des contextes de chaque pays. M-Pesa au Kenya et Orange Money au Mali ont en partie bâti leur réputation au cours des périodes de troubles qu’ont connu les deux pays et qui limitaient les déplacements de population », observe Denis Martin, expert en télécoms et associé au cabinet de conseil Emerton.
Présent au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique, au Ghana, en République démocratique du Congo, en Égypte et au Lesotho, M-Pesa revendique 28 millions de clients, dont la moitié au Kenya. Entre 2017 et 2018, le service a connu une croissance de 14 %. Il représente à ce jour un tiers du chiffre d’affaires de Safaricom qui espère que cette part atteindra les 50 % d’ici quatre ans.
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