Une base militaire française en 2009

Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

Liés depuis 1995 par un accord de défense, la France et les Émirats arabes unis se sont mis d’accord le 15 janvier, pendant la visite à Abou Dhabi du président Nicolas Sarkozy, sur l’ouverture d’une base militaire française dans le pays.
Dès 2009, cinq cents soldats français, pour la plupart prépositionnés à Djibouti, devraient prendre position sur les rives du détroit d’Ormuz, par où transite près de 40 % de la production pétrolière mondiale.
C’est la première fois depuis plus de soixante ans que la France reprend militairement pied dans cette région. Parler de bouleversement géostratégique serait cependant (très) exagéré, tant la domination des États-Unis demeure écrasante. Ils disposent en effet d’une base militaire de 5 000 hommes à Bahreïn, d’un commandement central installé au Qatar, d’une flotte (la Ve) croisant en permanence dans les eaux troubles du détroit d’Ormuz, sans parler, bien sûr, des 160 000 hommes déployés en Irak.
Que diable la France vient-elle faire dans cette galère ? « Nous répondons à une demande des autorités émiraties », précise l’entourage de Sarkozy. Désireux de transformer leur désert, relativement pauvre en pétrole, en eldorado pour milliardaires occidentaux, les Al Nahyan, la dynastie régnante, jugent sans doute que la présence permanente d’un contingent français serait de nature à rassurer les futurs propriétaires des résidences de rêve actuellement en chantier.
Par ailleurs, l’arrivée aux affaires de Sarkozy s’est traduite par un net durcissement de la position française à l’égard de l’Iran, véritable hantise des émirs et des investisseurs Reste à savoir quelles seront les conséquences de l’opération sur le dispositif militaire français en Afrique. Quelques insomnies en perspective du côté de Dakar, Libreville, N’Djamena ou Djibouti !

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