RDC : les sanctions internationales sont-elles vraiment efficaces ?

Musa Baluku, chef des ADF qui sévissent dans la région de Beni (Est), est désormais sous le coup de sanctions imposées par Washington, qui affirme vouloir soutenir le gouvernement congolais « dans ses efforts pour contrer les groupes armés ». L’efficacité de telles mesures punitives, américaines ou européennes, dont plusieurs responsables politiques congolais ont été ou sont actuellement la cible, pose cependant question.

Des soldats des FARDC lors d’une opération ciblant les rebelles ADF, près de Beni, en décembre 2018 (illustration). © REUTERS/Goran Tomasevic

Des soldats des FARDC lors d’une opération ciblant les rebelles ADF, près de Beni, en décembre 2018 (illustration). © REUTERS/Goran Tomasevic

Publié le 18 décembre 2019 Lecture : 4 minutes.

« Je suis très fier d’avoir été épinglé par des gens que je critique », se félicitait Lambert Mende, lorsqu‘il était encore porte-parole du gouvernement congolais, en juin 2017. Comme plusieurs autres proches de l’ancien président Joseph Kabila, il venait alors d’être frappé par des sanctions européennes.

Près de trois ans après, et alors qu’il vient d’être écarté de cette liste de personnalités sanctionnées, son discours n’a pas changé d’un iota. « Un ministre fait son travail au service du programme du gouvernement de son pays. Il n’est pas ministre au Congo pour plaire à des gens qui sont en Europe », martèle-t-il.

« Je continue à me questionner sur la nature des relations que mon pays entretient avec l’Europe et je continue à désapprouver ce qui est une mise sous tutelle d’un pays indépendant », avait-il répondu à Jeune Afrique dans les heures qui ont suivi l’annonce du retrait de son nom de la « liste noire » des personnalités sous le coup de « mesures restrictives individuelles ». Et d’ajouter : « Personne ne peut être condamné, comme cela a été la cas ces trois dernières années, sans avoir le droit de se défendre. »

Des personnalités sous sanctions, mais toujours actives

Celui qui, depuis, a été battu à l’élection de gouverneur dans la province du Sankuru, assure que ces sanctions n’ont eu aucune conséquence concrète, ni pour lui, qui affirmait d’ailleurs n’avoir « plus aucun compte en Europe » à l’époque où il a été sanctionné, ni pour les douze autres proches de Kabila visés par Bruxelles.

Ces sanctions ont un effet psychologique déstabilisant. Et pas uniquement

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