Rama Yade, les gays et le Cameroun

La secrétaire d’État française aux Droits de l’homme entend s’attaquer à l’homophobie. Y compris en Afrique.

Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

« Le silence est le complice de tous les abus », déclare, un brin sentencieuse, Rama Yade dans un entretien paru dans le numéro daté de janvier du mensuel français Têtu. Après avoir exprimé publiquement son opposition à la visite de Mouammar Kadhafi en France (du 10 au 15 décembre dernier), la secrétaire d’État française chargée des Droits de l’homme tape de nouveau du poing sur la table. Mais cette fois-ci pour dénoncer la condition des homosexuels dans certaines régions du monde. Notamment en Afrique.
En moins de six mois, seize jeunes Camerounais ont en effet été inculpés, et sont actuellement maintenus en détention dans les prisons de Douala et Yaoundé, pour homosexualité. Une affaire qui, selon Rama Yade, préoccupe le Quai d’Orsay. « Nous suivons leur situation de près. C’est essentiel pour leur sécurité, assure-t-elle. La France a émis le souhait que l’Union [européenne, NDLR] soulève cette question lors d’une toute proche session de travail avec les autorités locales. Nous demandons également que l’homosexualité soit dépénalisée. » Et la jeune membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy de poursuivre : « L’homophobie est diffuse dans de nombreux pays du monde. Si on ne décrète pas l’évolution des esprits, nous devons en revanche essayer de l’accélérer. »
En juillet 2007, Rama Yade n’avait pas hésité à convoquer au Quai d’Orsay le chargé d’affaires iranien à Paris pour condamner les exécutions de plusieurs homosexuels à Téhéran. Reste à savoir si elle en fera de même pour obtenir la libération des jeunes Camerounais.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires