Quand Tariq rencontre Marine

Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

D’un côté, Marine Le Pen, fille du sulfureux leader du Front national. De l’autre, Tariq Ramadan, l’intellectuel musulman lui aussi très contesté. Ces deux personnages qu’a priori tout oppose ont, le 14 janvier, accepté de débattre des questions relatives à l’immigration et, singulièrement des tests ADN, face à un public choisi (politiques, journalistes, diplomates et chefs d’entreprise).
De cette rencontre organisée au Kitson, un club parisien très fermé, rien ou presque n’a filtré. Ni photos ni vidéos, encore moins d’articles de presse, à l’exception notable de l’International Herald Tribune, qui, dans sa livraison du 15 janvier, en a fait un bref compte-rendu. Morceau choisi.
« Si nous continuons ainsi, l’Europe va devenir une république islamique, estime Marine. Si les jeunes issus de l’immigration souffrent du chômage et de la discrimination, c’est parce qu’ils ne font pas assez d’efforts pour s’intégrer. Il est vrai qu’il est plus difficile de trouver un emploi quand on s’appelle Fatima que quand on s’appelle Marine, mais pourquoi les immigrés ne donnent-ils pas à leurs enfants des prénoms français pour montrer leur volonté de s’intégrer ?
– Il suffirait donc de s’appeler Marine pour tout régler ? feint de s’interroger Tariq. On peut avoir une culture différente ou un nom différent, mais respecter les mêmes lois, adhérer aux mêmes valeurs démocratiques. »
Actuellement professeur d’islamologie dans les universités d’Oxford (Royaume-Uni) et de Kyoto (Japon), Ramadan revient sur l’événement sur son site Internet. Pour Marine Le Pen, explique-t-il, « la citoyenneté française est une citoyenneté culturellement monocolore, avec des relents arrogants et racistes. Aux Noirs et aux Arabes de se faire blancs, invisibles et inaudibles ! »

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