Momboye danse avec la lune

Du 29 janvier au 3 février, deux ballets époustouflants, mélange de danses contemporaine et traditionnelle africaine, du chorégraphe ivoirien sont présentés à Paris.

Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Plastique impeccable, puissance maîtrisée, le danseur et chorégraphe ivoirien Georges Momboye, 40 ans, allie l’énergie du mouvement et la légèreté du geste. Et aime jouer avec les contraires. Avec le clair-obscur des nuits magiques de son enfance en terres africaines. Dans son ballet Clair de lune, présenté à Paris du 29 janvier au 3 février, six danseurs s’élancent entre ombre et lumière dans des courses éperdues au rythme des djembés, du balafon et de la kora. Pour cette création présentée en 2006 à l’Opéra Bastille, à Paris, il s’est rappelé ces soirées « au clair de lune poétique, parfois étrange », où chacun cultive son jardin secret.
Originaire de Kouibly, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, il danse depuis son plus jeune âge. D’abord initié par son père avant d’apprendre la danse académique à Abidjan et d’intégrer le Ballet national de Côte d’Ivoire, Georges Momboye s’imprègne de toutes les techniques. Lorsque, dans les années 1990, il intègre l’école d’Alvin Ailey, à New York, il est frappé par « la grande ouverture des danseurs africains-américains, alors qu’à la même époque, en Afrique, régnait une espèce de normalité pesante. En me confrontant à leur pratique de la danse, j’ai mieux compris ma propre culture. Ce qui m’intéresse, c’est l’échange, l’émotion. Ma danse est comme l’eau qui coule, que rien ne peut arrêter. C’est une danse-fusion, qui puise son inspiration dans la tradition ivoirienne et s’évade sur le continent africain pour rencontrer le contemporain, le hip-hop, le jazz et même le classique. »
Correspondances explore ainsi les techniques de la danse urbaine, du hip-hop et de l’afro-contemporain. Six interprètes promènent leurs corps démantibulés dans un hall de gare. Les valises valsent. Les passagers errent et se laissent emporter « là où chacun existe quel que soit son mode de langage ».
C’est dans cet esprit qu’il fonde, en 1992, sa compagnie, composée actuellement d’une cinquantaine d’artistes de tous horizons et, en 1998, son Centre de danses pluriafricaines et des cultures du monde, sur les hauteurs de Ménilmontant, à Paris. « J’aurais aimé créer ce centre en Afrique, mais il n’y a pas de politique culturelle sur le continent. Les dirigeants africains ne sont pas des hommes de culture. Béjart avait fondé en 1977 un espace magnifique à Dakar, le Mudra Afrique. Malheureusement, on n’a pas compris l’importance de ce lieu [fermé en 1982, NDLR]. Béjart était un visionnaire. Aujourd’hui, rien ne peut se faire sans Culturesfrance. On forme des chorégraphes africains sur le modèle européen, pour le marché européen. Cela laisse peu de possibilité d’être original, et surtout d’être soi-même. » Ce qui, pour autant, n’empêche pas la compagnie Georges Momboye de se produire régulièrement en Europe et en Amérique du Sud

Clair de lune et Correspondances, théâtre Silvia-Monfort, 106, rue Brancion, 75015 Paris, du 29 janvier au 3 février.
Renseignements : www.ladanse.com/momboye

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