Niger : le Sahel a « besoin de plus de Barkhane et d’alliés », selon Mahamadou Issoufou
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a défendu l’opération française Barkhane de lutte contre le jihadisme au Sahel dans son pays, quelques jours après l’attaque du camp militaire d’Inates et au moment où le sentiment antifrançais grandit au Sahel.
« On a besoin de plus de Barkhane (4500 soldats), de plus d’alliés. Ceux qui critiquent la présence française ou des alliés dans le Sahel oublient que sans l’intervention Serval (2013), le Mali serait sous contrôle des terroristes. Peut être le Niger aussi », a-t-il dit dans un entretien à Radio France Internationale (RFI) et à la chaîne France24.
« Imaginons que Barkhane s’en aille, ca va affaiblir notre lutte, notre camp … Au profit de qui ? Des terroristes ». « Une des meilleures stratégies, c’est de s’attaquer aux alliances de l’ennemi. Les terroristes s’attaquent à nos alliances, ils veulent défaire nos alliances. Les terroristes cherchent des relais au sein de populations pour les aider à défaire ces alliances. On doit tout faire pour maintenir et renforcer nos alliances », a estimé Mahamadou Issoufou.
« Pas de crispation »
« Ceux qui s’expriment (contre la présence de forces étrangères) sont très minoritaires. Les Nigériens dans leur immense majorité savent que c’est une menace planétaire. À menace planétaire, riposte planétaire », a assuré le président, renouvelant ses appels à plus d’implication internationale au Sahel. « Il faut une alliance la plus large, la plus forte possible. Le contribuable du Niger ne peut supporter seul les dépenses qu’exigent cette lutte. Si la digue cède l’Europe va être concernée ».
Le président Issoufou, qui doit accueillir dimanche le président français Emmanuel Macron à Niamey pour rendre hommages aux soldats tués à Inates, a nié toute tension après les déclarations d’Emmanuel Macron demandant aux chefs d’État de « clarifier » leur position sur la présence militaire française au Sahel. « Il n’y pas de nuage pas de crispation. Nos relations sont normales. Les chefs d’Etat ont toujours eu les idées claires (…) Mais on a toujours besoin de se voir pour affiner la stratégie pour être plus efficace », a-t-il indiqué.
Le 10 décembre, 71 soldats nigériens ont péri dans l’attaque d’Inates, la plus meurtrière de l’Histoire du Niger, qui a été revendiquée par le groupe État islamique. Cette attaque a provoqué une grande émotion dans le pays, qui a décrété trois jours de deuil national et annulé les festivités de l’anniversaire de la République.
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