Le Fonds monétaire international accorde un prêt controversé à la Guinée équatoriale
Le FMI a accordé un programme de prêt de 280 millions de dollars à la Guinée équatoriale, malgré les vives critiques d’ONG internationales.
Selon le FMI, le programme permettra d’approfondir les « efforts du gouvernement dans les dernières années pour réduire les inégalités et pour lutter contre les problèmes de corruption ».
Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et Oxfam, avaient demandé au FMI de reporter le vote pour exiger des efforts supplémentaires du gouvernement du petit pays d’Afrique centrale, qui bénéficie d’une manne pétrolière importante.
Un prêt pour accompagner les efforts du gouvernement
« Le prêt du FMI devrait forcer la Guinée équatoriale à conduire des réformes profondes sur la façon dont le pays exploite ses ressources naturelles, ce qui permettrait une amélioration des droits humains », avait écrit Sarah Saadoun, chercheuse de HRW.
La Guinée équatoriale est dirigée par Teodoro Obiang Nguema, 77 ans, dont 40 passés à la tête du pays.
« Une série internationale de plaintes pour corruption suit le fils du président, qui demeure vice-président », a ajouté Tutu Alicante, directeur de l’ONG équato-guinéenne de défense des droits humains EG Justice. Le vice-président Teodorin Obiang avait notamment été condamné en première instance en 2017 à Paris dans l’affaire des biens mal acquis, décision dont il a fait appel.
« L’économie équato-guinéenne a été affectée par la chute des cours du pétrole ces dernières années et par une baisse naturelle de sa production d’hydrocarbures », précise pour sa part le FMI dans son communiqué. 40,4 millions de dollars seront débloqués immédiatement, et le reste du prêt sera rendu disponible sur trois ans, avec des examens tous les six mois, précise l’institution.
« Un élément clef du programme devra être la mise en place de notre plan sur la gouvernance et la lutte contre la corruption », ajoute le Fonds.
La Guinée équatoriale est ainsi le dernier des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale a avoir passé un accord avec le FMI. Elle rejoint le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Tchad et le Gabon, eux aussi frappés de plein fouet par la chute des prix du pétrole.
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