Le top model et le caudillo

Naomi Campbell, la star des podiums, interviewant el comandante Hugo Chávez ? Non, non, ce n’est pas un gag…

Publié le 21 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Le monde change, les médias aussi. Hier, c’était la terrible journaliste italienne Oriana Fallaci qui soumettait Mouammar Kadhafi à la question. Aujourd’hui, c’est le mannequin britannique Naomi Campbell qui interviewe le président vénézuélien Hugo Chávez. Un magazine de mode masculine, GQ (février 2008), publie l’entretien. C’est l’ère du pipole
D’emblée, le top model donne le ton : malgré quelques manifs d’étudiants dont elle a connaissance, si elle compare avec son précédent séjour, les Vénézuéliens lui donnent l’impression, « dans l’ensemble » (?), de s’être épanouis. On serait tenté ?de croire, à la vue de ses longues jambes ambrées et de ce buste de rêve, que le look de la journaliste n’est pas tout à fait étranger à l’accueil souriant qui lui est réservé, mais elle, bonne fille, préfère en créditer l’action présidentielle de son hôte.
Naomi rappelle à Chávez les critiques qu’« on » ne manque pas de relever à son encontre, puis le laisse déployer sereinement sa défense : il n’est, selon lui, pas un pays au monde qui, davantage que le sien, respecte la liberté d’expression et la justice. On lui met sur le dos des fautes qui sont, en fait, celles de l’Amérique (Saddam Hussein, Al-Qaïda, etc.). Et tout cela parce qu’il sait, lui, Hugo, comment user de l’arme du pétrole pour rendre sa dignité à son pays, à ses voisins du cône Sud et à ses frères arabes. C.Q.F.D.
À ce point de la démonstration, inspiré par la peau brune de son interlocutrice, Chávez s’embarque dans une longue digression sur l’Afrique, qu’il définit comme « un pont entre le monde arabe et l’Amérique latine » (sic). Naomi, avec son projet d’hôtel-casino pour milliardaires au Kenya auquel les écolos reprochent d’être situé à proximité d’un sanctuaire de tortues, approuve distraitement.

Le « cul de l’empereur »
Puis on passe à l’Amérique. « Nous avons vu le cul de l’empereur », lâche Chávez – suivant peut-être en cela ses propres pensées – pour marquer son mépris vis-à-vis de la domination unipolaire des États-Unis.
Après un round up à donner le vertige aux spécialistes de géopolitique (Californie, Moyen-Orient, Mexique et Pérou, Cuba, Argentine), Chávez confie à son interlocutrice que la Maison Blanche veut sa peau, et que c’est la main de Bush qu’il faut voir derrière les émeutiers de tout poil qui cherchent à le renverser.
Forte de ce premier succès, Naomi va s’attaquer à d’autres cibles : le pilote de F1 Lewis Hamilton, ce qui reste de Fidel Castro et, bien sûr, à condition que Carla ne s’y oppose pas

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